Écrire 16 Baha’is soumis à une disparition forcée

Le 25 mai 2023, des membres armés des forces houthies ont fait irruption dans un rassemblement pacifique de la communauté baha’ie à Sanaa, la capitale du Yémen. Ils ont interpellé 17 personnes, dont cinq femmes, avant de les soumettre à une disparition forcée.
Une personne a été libérée depuis, mais les 16 autres demeurent détenues par les Houthis et on ignore toujours leur sort et le lieu où elles se trouvent.

Les Baha’is sont une minorité religieuse persécutée par les autorités houthies de facto au Yémen, en violation de leur droit à la liberté de religion et de conviction.

Les 16 membres de cette communauté victimes de disparition forcée risquent de subir d’autres violations aux mains des Houthis, notamment des actes de torture et d’autres mauvais traitements. Ils doivent être libérés immédiatement et sans condition.

Depuis 2015, Amnesty International a recueilli des informations sur la situation de 82 membres de la communauté baha’ie du Yémen qui ont été soumis à une disparition forcée, torturés, détenus au secret et privés du droit à un procès équitable après avoir été arrêtés par les autorités houthies de facto.

Cinq Baha’is arrêtés en 2016 ont été détenus pendant plus de deux ans sans inculpation ni procès et sans aucun moyen de contester leur placement en détention, avant d’être finalement inculpés en septembre 2018 de diverses infractions graves, notamment d’espionnage pour le compte d’États étrangers, dont certaines sont passibles de la peine de mort. Ils ont été jugés dans le cadre d’un procès collectif visant 24 membres de la communauté baha’ie au total – les 19 autres personnes, parmi lesquelles la fille adolescente d’un autre détenu baha’i, ont été inculpées en leur absence. En 2020, les autorités houthies de facto ont ordonné la libération de tous les prisonniers baha’is sous la condition qu’ils quittent le pays. Cependant, les charges retenues contre les 24 personnes inculpées lors du procès collectif n’ont pas été abandonnées.

Un prisonnier d’opinion baha’i, Hamid Haydara, a été libéré en 2020 après avoir été gracié.
Arrêté en 2013, il avait été condamné à mort en 2018. Amnesty International avait fait part aux autorités houthies de facto de ses préoccupations concernant les motifs de sa détention et la procédure judiciaire entachée de graves irrégularités dans son cas, notamment sa détention provisoire prolongée, les retards injustifiés pour son procès, ses allégations d’actes de torture et d’autres mauvais traitements, et le fait qu’il n’avait pas bénéficié des services d’un avocat pendant ses interrogatoires.

Toutes les parties au conflit qui se déroule au Yémen, y compris les forces houthies, le gouvernement yéménite, la coalition dirigée par l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, ainsi que les forces yéménites soutenues par les Émirats arabes unis, se sont livrées à des violations du droit international relatif aux droits humains, notamment des détentions arbitraires, des disparitions forcées, des actes de torture et d’autres formes de mauvais traitements, ainsi que des procès iniques.

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