Écrire Un blogueur affirme être victime de mauvais traitements en détention

Lu Yuyu a dit à son avocat qu’il avait été frappé par des policiers et qu’on le privait de sommeil. Lu Yuyu et sa compagne Li Tingyu, deux blogueurs qui ont rassemblé et publié des informations sur des manifestations en Chine, sont maintenus en détention depuis le 15 juin 2016.

Le blogueur détenu Lu Yuyu a rencontré son avocat le 31 août dans le centre de détention de la préfecture autonome de Dali Bai. Il lui a dit qu’il avait été frappé par des policiers et qu’il souffrait de privation de sommeil en raison de la forte lumière à laquelle il était exposé la nuit. L’avocat de Lu Yuyu déclare que son client a perdu du poids depuis la dernière Action urgente, publiée en juillet 2016.

Lu Yuyu a également dit à son avocat que le 29 août, des policiers qui effectuaient leur ronde avaient découvert qu’il s’était couvert les yeux pour trouver le sommeil et qu’il avait ensuite résisté lorsque ces policiers l’avaient empêché de continuer à se couvrir les yeux. Le jour suivant, après lui avoir dit qu’il ne se mettait pas debout correctement lorsqu’on le lui demandait, deux policiers l’ont saisi par les bras et le cou, l’empêchant ainsi de respirer normalement. Sa tête a été cognée contre un mur dans la mêlée, ce qui a entraîné un gonflement et une ecchymose. Ses demandes pour voir un médecin et un avocat ont été refusées. Il a ensuite entamé une grève de la faim jusqu’à ce qu’on l’autorise à voir son avocat le 31 août.

Lorsque l’avocate de Li Tingyu a rendu visite à sa cliente dans le même centre de détention le 31 août, celle-ci a dit que des policiers lui avaient confisqué son journal intime en anglais et qu’ils lui avaient interdit d’écrire quoi que ce soit dans cette langue. Les policiers ont informé Li Tingyu qu’ils avaient envoyé son journal intime au bureau de la Sécurité publique pour qu’il soit traduit en chinois et que son contenu soit vérifié.

Lu Yuyu et sa compagne Li Tingyu, qui vivent à Dali, dans la province du Yunnan, tenaient un blog (wickedonna.blogspot.com) et un compte Twitter (@wickedonnaa) appelés feixinwen, sur lesquels ils rassemblaient et publiaient des informations sur des grèves, des manifestations et des troubles dans les campagnes en Chine. Tous deux ont été placés en détention le 15 juin 2016 pour avoir « cherché à provoquer des conflits et troublé l’ordre public ».

Depuis 2013, Lu Yuyu et Li Tingyu réunissaient et diffusaient des données sur les manifestations en Chine et les publiaient tous les jours sur différents réseaux sociaux, notamment blogger.com, Google Drive, Twitter et Weibo. Pour la seule année 2015, ils ont recueilli des informations sur près de 30 000 « incidents de masse ». Cette appellation désigne des actions collectives telles que des manifestations de villageois contre des confiscations de terres, des grèves et des manifestations ouvrières ou encore des manifestations de propriétaires affirmant avoir été floués par des promoteurs.

La Chine applique toujours l’une des plus vastes politiques de censure au monde et la publication de lettres non autorisées ou d’opinions critiques à l’égard des dirigeants ou de la politique du gouvernement peut avoir de graves conséquences professionnelles et pénales pour les responsables.
Les autorités continuent d’invoquer des lois rédigées en termes vagues afin de prendre arbitrairement pour cible des personnes ayant seulement exercé leur droit à la liberté d’expression. Depuis l’arrivée au pouvoir du président Xi Jinping en novembre 2012, des centaines de personnes ont été placées en détention uniquement pour avoir exprimé leurs opinions en ligne.

Le chef de l’État a rappelé à plusieurs reprises la nécessité de maintenir la « conception marxiste du journalisme », selon laquelle les médias officiels doivent défendre les intérêts du Parti communiste. Dans le même temps, une note idéologique intitulée « Document numéro 9 » a été divulguée et mettait en garde contre la « tendance trompeuse » à promouvoir la « liberté de la presse » et la « libre circulation des informations sur Internet ».

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