Le blogueur Amos Yee, 17 ans, a comparu au tribunal le 17 août. Il encourt jusqu’à trois ans de prison, selon les termes du code pénal de Singapour, pour des publications qui auraient « heurté les sentiments religieux d’autrui ». Son procès est en cours.
Le blogueur singapourien Amos Yee a comparu au tribunal le 17 août, premier jour de son procès. Il encourt jusqu’à trois ans de prison pour avoir publié des billets de blog dans lesquels il aurait « heurté les sentiments religieux » de musulmans et de chrétiens.
Six chefs d’inculpations ont été prononcés en mai 2016 contre ce blogueur de 17 ans au titre de l’article 298 du Code pénal, qui couvre les infractions liées à la religion et l’origine ethnique. Il est également sous le coup de deux chefs d’inculpation supplémentaires pour ne pas s’être présenté à la police alors qu’il était en liberté conditionnelle. Ce n’est pas la première fois qu’Amos Yee, qui se représente lui-même devant le tribunal, est pris pour cible par les autorités en raison d’articles postés sur son blog. En mai 2015, il avait été condamné à 55 jours de prison pour s’être moqué du Premier ministre singapourien, Lee Kuan Yew.
Aux termes du droit international et des normes internationales, le droit à la liberté d’expression n’est pas limité aux opinions généralement acceptables et populaires. Les États doivent au contraire respecter et protéger l’expression des opinions dissidentes, y compris celles que certains peuvent trouver offensantes ou choquantes. Ce droit peut, certes, être soumis à certaines restrictions qui doivent être expressément fixées par la loi, mais ces restrictions doivent être strictement nécessaires et proportionnelles. La protection de croyances religieuses ou autres, ou des sensibilités religieuses, n’est pas une raison acceptable pour restreindre la liberté d’expression. La critique de personnalités publiques, même si elles exercent les plus hautes fonctions politiques, est également protégée au titre du droit à la liberté d’expression.
Le 16 août, David Kaye, rapporteur spécial des Nations unies sur le droit à la liberté d’expression, a déclaré que le procès engagé contre Amos Yee était « extrêmement préoccupant et le signe d’une criminalisation croissante de l’expression dans le pays ».