Des centaines de Roms vivant dans le campement de Gianturco ont été expulsés de force le 7 avril. Des dizaines de familles avaient déjà quitté le campement en raison d’une intensification des contrôles et du harcèlement par la police, et on craint que beaucoup d’entre elles ne soient sans abri. Les 200 personnes encore présentes le 7 avril ont reçu une solution de relogement non adaptée ou se sont retrouvées sans abri et vulnérables à d’autres violations des droits humains.
Des centaines de Roms vivant dans le campement informel de Gianturco, à Naples (Italie), ont été expulsés de force par les autorités locales le 7 avril. Deux semaines auparavant, les familles avaient été informées par les autorités que l’expulsion était prévue pour le 11 avril, mais le 6 avril, on leur a dit qu’elle aurait lieu le lendemain. Amnesty International a été autorisée à pénétrer dans la zone bouclée afin de surveiller les opérations. Les journalistes n’ont pas pu entrer.
On estime que 1 300 Roms roumains vivaient à Gianturco, mais seules 200 personnes, dont des enfants, des personnes âgées et des malades, étaient présentes lorsque l’expulsion forcée a eu lieu. Des dizaines de familles avaient quitté le campement au cours des semaines précédentes, de peur de se retrouver sans abri, car les autorités leur avaient dit qu’il n’y aurait pas de solution de relogement pour tout le monde. Les contrôles de police répétés, qui se sont intensifiés à l’approche du 7 avril, s’apparentaient à du harcèlement. L’expulsion forcée a eu lieu en quatre heures. Tous les logements ont été démolis et la zone a été interdite d’accès.
Les autorités ont transféré environ 130 personnes dans un nouveau camp spécifiquement destiné aux Roms, à Via del Riposo, où un campement rom avait été incendié par des inconnus en 2013. Des slogans anti-Roms avaient déjà été peints à la bombe sur les murs alentours. Amnesty a vu des personnes qui passaient en voiture crier des insultes contre les Roms. Les autorités locales ont dit aux chercheurs que des membres des forces de police resteraient à l’extérieur du camp pendant un certain temps, car elles craignent des attaques et de l’hostilité de la part de personnes anti-Roms.
Quelques familles se sont vu proposer de déménager au centre « Grazia Deledda », dont beaucoup de Roms ont dit que les conditions de vie étaient mauvaises, sans intimité et avec seulement des douches et des cuisines communes. Amnesty n’a pas encore eu accès au camp de Via del Riposo ou au centre et attend une réponse des autorités à une demande faite le 7 avril. Beaucoup de familles n’ont pas reçu de solution de relogement et se sont retrouvées sans abri à la suite de l’expulsion forcée.
Au moins deux familles, dont une avec un enfant d’un an, ont passé ces derniers jours dans leurs voitures. Une femme enceinte de sept mois et un homme de 20 ans gravement malade ont dormi dans une gare. On est sans nouvelles de dizaines d’autres familles. Le 11 avril, lors d’une rencontre demandée par des familles roms et des militants, les autorités locales ont déclaré qu’il n’y avait pas de solution de relogement pour les familles qui se sont retrouvées sans abri.