Cinq militants politiques, parmi lesquels quatre membres du parti politique du Mouvement national unifié et un membre du parti Pak Sarzameen, risquent d’être victimes d’actes de torture et d’autres mauvais traitements en attendant l’ouverture de leur procès.
Waseem Akhtar, Rauf Siddiqui, Tahir Ghaffar et Zeeshan Bashir Farooqui, membres du parti politique du Mouvement national unifié (MQM), et Anis Qaimkhani, le président du parti Pak Sarzameen, sont en garde à vue à Karachi, dans l’attente de leur procès pour différentes infractions pénales, notamment pour avoir critiqué les forces de sécurité de l’État. Amnesty International s’inquiète du fait que ces hommes risquent d’être victimes d’actes de torture et d’autres mauvais traitements pendant leur détention.
Waseem Akhtar - le candidat du MQM à la mairie de Karachi, ainsi que Rauf Siddiqui et Anis Qaimkhani ont été arrêtés le 19 juillet, accusés d’avoir aidé des personnes soupçonnées de terrorisme à recevoir des soins médicaux dans un hôpital local et d’avoir critiqué les forces de sécurité. Tahir Ghaffar et Zeeshan Bashir Farooqui ont également été arrêtés par la police le 19 juillet dans différentes parties de Karachi pour des accusations de détention illégale d’armes à feu, dans le cadre d’événements distincts. Les cinq hommes ont contesté les accusations portées contre eux. Rauf Siddiqui et Anis Qaimkhani sont actuellement détenus à la prison centrale de Karachi et Waseem Akhtar, Tahir Ghaffar et Zeeshan Farooqui sont détenus par la police dans le district de Malir, à Karachi. Au cours des 12 derniers mois, Amnesty International a reçu des dizaines d’allégations crédibles selon lesquelles des personnes ont été victimes d’actes de torture et d’autres mauvais traitements, d’exécutions extrajudiciaires et d’autres atteintes aux mains des membres des forces de l’ordre dans le district de Malir et d’autres parties de la ville de Karachi, dans la province du Sind. Les proches et les avocats des cinq hommes se sont plaints de n’avoir pu les voir que de manière très limitée depuis leur arrestation.
Au cours de cette année, les autorités chargées de l’application des lois de la ville de Karachi, la plus grande ville du Pakistan, ont été impliquées dans des arrestations arbitraires, des disparitions forcées, des actes de torture et des exécutions extrajudiciaires de militants politiques et de personnes soupçonnées de terrorisme. Parmi ces personnes figurent des membres du MQM. Waseem Akhtar et Rauf Siddiqui ont ouvertement critiqué les Rangers dans les médias et lors de rassemblements politiques, accusant cette force paramilitaire de l’État menant des opérations d’application des lois à Karachi d’être impliquée dans des violations des droits humains dont ont été victimes plusieurs membres du MQM.