Fernando Albán, conseiller de Primero Justicia, parti d’opposition vénézuélien, est mort en détention au siège du Service bolivarien de renseignement national (SEBIN) le 8 octobre. Son corps est tombé du 10e étage des locaux du SEBIN à Caracas, et les circonstances de sa mort demeurent floues.
Le 8 octobre, les autorités vénézuéliennes ont signalé que Fernando Albán, conseiller du parti d’opposition Primero Justicia (Justice d’abord), s’est suicidé en sautant par une fenêtre du 10e étage du siège du SEBIN, où il était détenu depuis le 5 octobre. Dans leurs déclarations, le procureur général Tarek William Saa et le ministre des Relations intérieures, de la Justice et de la Paix Néstor Reverol ont livré des versions contradictoires quant aux circonstances entourant sa mort.
Fernando Albán a été arrêté vendredi 5 octobre à son arrivée à l’aéroport de Caracas. Selon le ministère des Relations intérieures, de la Justice et de la Paix, il a été arrêté par le SEBIN qui le soupçonnait d’être « impliqué dans la tentative d’attentat contre des représentants du gouvernement lors d’un rassemblement public en août 2018 ». On ignore où il se trouvait durant les heures qui ont suivi son interpellation. Lorsqu’il est mort le 8 octobre, il n’avait toujours pas comparu devant un juge afin de déterminer la légalité de sa détention, malgré l’expiration du délai légal de 48 heures.
Selon l’avocat de Fernando Albán, plusieurs éléments rendent son suicide improbable, notamment les restrictions de sa liberté de mouvement pendant sa détention par le SEBIN, car les cellules se trouvent au sous-sol et aucune information n’a été fournie sur la manière dont il est parvenu jusqu’au 10e étage.
Selon les autorités vénézuéliennes, Fernando Albán s’est suicidé, mais aucune investigation n’a été menée sur les circonstances de sa mort, qui risque de rester mystérieuse si une enquête rapide, approfondie et indépendante n’est pas menée immédiatement. Amnesty International a recensé plusieurs cas de détentions arbitraires à caractère politique de personnes considérées comme mettant en cause la politique gouvernementale, et plusieurs allégations de torture et de mauvais traitements infligés en détention par des agents du SEBIN.