Le 9 février, un juge a ordonné le placement en détention provisoire d’Ezzat Ghoniem, défenseur des droits humains et avocat, pendant 45 jours, dans l’attente d’une enquête. Ezzat Ghoniem et Azzoz Mahgoub ont été arrêtés le 1er mars 2018. Le 4 septembre 2018, le tribunal a ordonné leur libération conditionnelle, à condition qu’ils se présentent à un poste de police deux fois par semaine. Ils n’ont jamais été libérés et, le 14 septembre, les autorités les ont soumis à une disparition forcée. Le 20 octobre 2018, un mandat d’arrêt a été délivré contre eux parce qu’ils n’avaient pas respecté les termes de leur liberté conditionnelle – ce qu’ils n’avaient pas pu faire, puisqu’ils avaient été victimes de disparition forcée. La disparition forcée d’Ezzat Ghoniem a duré jusqu’au 9 février, date à laquelle des avocats l’ont vu au tribunal pénal du Caire. Azzoz Mahgoub est toujours détenu au secret.
Écrire Un défenseur des droits humains en détention provisoire
Le 1er mars 2018, les autorités égyptiennes ont arrêté Ezzat Ghoniem, cofondateur de la Coordination égyptienne pour les droits et les libertés, alors qu’il rentrait chez lui, à Guizeh. Les forces de sécurité l’ont détenu au secret pendant trois jours, durant lesquels elles ont nié sa détention, et un procureur de la sûreté de l’État l’a interrogé sans qu’il puisse consulter un avocat. Des membres de l’Agence nationale de sécurité ont filmé Ezzat Ghoniem sans son consentement et le ministère de l’Intérieur a par la suite publié des extraits de la vidéo sur sa page Facebook, affirmant qu’Ezzat Ghoniem faisait partie d’un complot organisé de « terrorisme des droits humains ». Le 1er mars 2018, Azzoz Mahgoub, avocat spécialiste des droits humains, a également été arrêté. Azzoz Mahgoub défend Mona Mahmoud, plus connue sous le nom de « Om Zubida », actuellement détenue après avoir témoigné dans une vidéo de la BBC, dans laquelle elle évoquait sa fille, victime de torture et de disparition forcée. Azzoz Mahgoub et Ezzat Ghoniem ont tous deux été incarcérés dans la prison de Tora dans l’attente d’une enquête.
Le 4 septembre 2018, un juge a ordonné leur libération conditionnelle, aux termes de laquelle ils devaient se présenter à un poste de police deux fois par semaine. Les autorités ont cependant maintenu la garde à vue des deux hommes avant de les placer en détention au secret le 14 septembre 2018. Le 20 octobre 2018, le tribunal a délivré un mandat d’arrêt contre les deux prévenus car ils n’avaient pas respecté les termes de leur libération conditionnelle. Ezzat Ghoniem est finalement réapparu devant un tribunal le 9 février, après près de quatre mois de disparition forcée. Selon des informations qu’a reçues Amnesty International, il avait les yeux bandés et se trouvait dans une cage en verre, et il portait les mêmes vêtements que lorsqu’il avait comparu devant un tribunal en septembre. Ezzat Ghoniem a déclaré au tribunal qu’il était détenu dans un lieu caché, qu’il ne pouvait pas contacter ses avocats ni sa famille et qu’à aucun moment il n’avait été informé des raisons de sa détention illégale. Il a expliqué au tribunal qu’il n’avait pas ignoré les termes de sa libération conditionnelle, mais qu’il n’avait en réalité pas pu les respecter car il se trouvait en détention. Le tribunal a cependant ordonné son placement en détention pendant 45 jours. Les autorités ont gardé Azzoz Mahgoub en détention au secret, et on ignore tout de son sort et du lieu où il se trouve.
La disparition forcée est l’arrestation, la détention ou l’enlèvement d’une personne par des agents de l’État, ou par des personnes qui agissent avec l’autorisation, l’appui ou l’acquiescement de l’État, suivi du déni de la reconnaissance de la privation de liberté ou de la dissimulation du sort réservé à la personne disparue ou du lieu où elle se trouve, la soustrayant à la protection de la loi. La disparition forcée est un crime aux termes du droit international.
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