Écrire Un défenseur des droits humains malade doit être libéré

L’état de santé d’Abduljalil al Singace est désormais alarmant, alors que celui-ci entame son septième mois consécutif de grève de la faim et qu’il est privé d’appels vidéo hebdomadaires avec sa famille depuis la fin du mois de novembre 2021.

Cet universitaire et défenseur des droits humains bahreïnite, condamné à la réclusion à perpétuité, est incarcéré depuis plus de 10 ans dans la prison de Jaww, à Bahreïn, en raison de sa participation pourtant pacifique au soulèvement de 2011 à Bahreïn.

Il doit être libéré dans les meilleurs délais et sans condition et, en attendant, bénéficier immédiatement de tous les soins médicaux qui lui seraient nécessaires.

Abduljalil al Singace, 60 ans, est un universitaire, blogueur et défenseur des droits humains bahreïnite. Il fait partie des 14 militants de l’opposition qui ont été appréhendés entre le 17 mars et le 9 avril 2011 pendant le soulèvement bahreïnite. La plupart d’entre eux ont été interpellés en pleine nuit par des groupes d’agents des forces de sécurité qui ont effectué des descentes à leurs domiciles et les ont emmenés dans un lieu inconnu, où ils ont été détenus au secret pendant plusieurs semaines. Beaucoup ont dit avoir été torturés pendant leurs premiers jours de détention, alors qu’ils étaient interrogés par des membres de l’Agence nationale de sécurité.

Aucun n’a été autorisé à consulter un avocat pendant ces interrogatoires. Certains ont vu leurs représentants légaux lors de leur comparution devant le procureur militaire, avant le procès. D’autres n’ont pu s’entretenir avec eux qu’au moment de la première audience, en mai 2011. C’est aussi à cette occasion qu’ils ont tous revu leurs familles pour la première fois depuis leur arrestation.

Le 22 juin 2011, le Tribunal pour la sûreté nationale, une juridiction militaire, a condamné les militants à des peines allant de deux ans de prison à la réclusion à perpétuité pour des infractions comprenant la « création de groupes terroristes en vue de renverser la monarchie et de modifier la Constitution ». En avril 2012, l’affaire a été transférée à une juridiction civile pour un procès en appel. Le 6 janvier 2013, la Cour de cassation a confirmé le jugement initial.

En juin 2011, la Commission d’enquête indépendante de Bahreïn, établie par décret royal, a été chargée d’enquêter sur les violations des droits humains commises à la suite des manifestations antigouvernementales de février et mars 2011 et de les signaler. Lors de la publication du rapport de cette Commission, en novembre 2011, le gouvernement bahreïnite s’est engagé publiquement à mettre en œuvre les recommandations qui y étaient formulées. Cependant, les autorités ont recouru à une répression soutenue ces 10 dernières années, dissolvant les groupes d’opposition et les médias indépendants et condamnant des militants et militantes pacifiques à de lourdes peines.

Le rapport de la Commission d’enquête décrivait les actes de torture et les autres mauvais traitements infligés à Abduljalil al Singace, indiquant que la police l’avait roué de coups la nuit pendant deux mois alors qu’il était à l’isolement, avait visé son handicap en le privant de ses béquilles, l’obligeant à « rester debout sur une jambe pendant des périodes prolongées » et enfonçant sa béquille « dans ses parties génitales », et avait « menacé de le violer et tenu des propos obscènes au sujet de sa femme et de sa fille ».

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