Les autorités ont fouillé le domicile du défenseur des droits humains Ehisler Vásquez contre son gré et le ministère public a menacé de l’inculper quand celui-ci a demandé des informations sur les motifs de cette perquisition. S’il était poursuivi, cela mettrait en danger les activités qu’il mène en faveur des droits fondamentaux.
Le 10 mai, à 7 heures du matin, des agents du Corps d’investigations scientifiques, pénales et criminalistiques (CICPC, la police scientifique) se sont présentés au domicile d’Ehisler Vásquez, dans la ville de Barquisimeto, au Venezuela, et ont fouillé les lieux contre son gré. Bien qu’Ehisler Vásquez leur ait demandé à plusieurs reprises quels étaient les motifs de cette perquisition, les agents n’ont pas répondu. Ehisler Vásquez est ensuite allé dans les locaux du CICPC, où il n’a pas davantage obtenu de réponse quant aux motifs de la perquisition. Il s’est alors rendu au bureau du procureur principal de l’État de Lara, où on l’aurait informé qu’une plainte avait été portée contre lui pour des dégradations occasionnées au bâtiment du ministère public quelques jours plus tôt.
Ehisler Vásquez affirme que lorsqu’il s’est rendu dans la première antenne municipale du ministère public de l’État de Lara pour vérifier la nature des faits qui lui étaient reprochés, la procureure chargée de l’enquête l’a manifestement confondu avec quelqu’un d’autre, lui disant : « vous êtes El Morocho » [« le jumeau », en argot local]. Ehisler Vásquez a répondu qu’il y avait erreur sur la personne et s’est identifié en donnant son nom au complet. La procureure a confirmé qu’elle avait délivré le mandat de perquisition, mais a indiqué qu’elle n’avait inculpé Ehisler Vásquez d’aucune infraction. Cependant, elle l’a averti que s’il existait des éléments à charge à son encontre, elle agirait en conséquence.
Selon l’organisation de la société civile Force, Unité, Justice, Solidarité et Paix (FUNPAZ), fondée par Ehisler Vásquez, tant cette perquisition que l’ouverture d’une enquête contre cet homme relèvent d’une stratégie visant à traiter les défenseurs des droits humains du Venezuela comme des délinquants et à les stigmatiser ; en conséquence, il risque d’être très prochainement arrêté et de faire l’objet d’un procès inique.