Upendra Nayak, un avocat de 65 ans qui défend les droits du peuple autochtone adivasi, a été arrêté le 20 février 2018 par la police de l’État d’Odisha (est de l’Inde) en raison de ses liens présumés avec des groupes armés maoïstes, à la suite de deux affaires enregistrées par la police il y a plus de huit ans. Il est notamment accusé de « sédition » en vertu du Code pénal indien et de plusieurs sections de la Loi de prévention des activités illégales, un texte draconien axé sur la lutte contre le terrorisme. S’il est déclaré coupable, il risque la réclusion à perpétuité.
Upendra Nayak a été arrêté le 20 février 2018 à Gajapati, dans l’État d’Odisha (est de l’Inde). Il est accusé notamment de « guerre contre l’État », conspiration et « acte terroriste ». Ces charges sont liées à des plaintes déposées en 2009 et 2010 contre plusieurs personnes, dont certaines étaient représentées par Upendra Nayak et ont été relaxées. Le 21 février, un tribunal local a ordonné le placement en détention d’Upendra Nayak dans une prison de Gajapati. Sa demande de libération sous caution a été rejetée le 23 février. S’il est déclaré coupable, il pourrait être condamné à la réclusion à perpétuité.
La police de l’État d’Odisha accuse Upendra Nayak d’avoir fourni un appui logistique à des groupes armés maoïstes de 2009 à 2010. Pendant cette période, plusieurs Adivasis ont été arrêtés en raison de leur soutien présumé aux Maoïstes et Upendra Nayak les a défendus dans au moins 10 affaires, qui se sont souvent soldées par la relaxe.
Un porte-parole de Ganatantrik Adhikar Surakhya Sangathan (GASS), une organisation locale de l’Odisha qui conteste les accusations controuvées proférées par la police contre des Adivasis dans cet État, a indiqué à Amnesty International Inde qu’Upendra Nayak avait été arrêté parce qu’il avait représenté des Adivasis en justice et que l’État avait forgé des charges de toutes pièces contre ce défenseur. GASS a déposé une demande de libération sous caution concernant Upendra Nayak auprès du tribunal du district de Gajapati. Amnesty International ne dispose pas d’informations précises concernant la date de son procès.
Écrire Un défenseur des droits d’un peuple autochtone arrêté pour « sédition »
Depuis plus de 30 ans, Upendra Nayak défend des Adivasis qui font l’objet d’accusations controuvées. Dans une affaire, il a défendu une Adivasi qui aurait été victime d’un viol en réunion en garde à vue en 2010 et a été arrêtée ensuite parce qu’elle aurait incendié un bus et une tour de télécommunication. Cette femme a été relaxée en 2012. Upendra Nayak a aussi œuvré en faveur de la justice dans des affaires d’« affrontements » mis en scène pour masquer des exécutions extrajudiciaires. Selon les renseignements obtenus à la suite de demandes formulées dans le cadre du droit à l’information, 87 personnes ont été tuées dans des « affrontements » avec la police en Odisha entre 2011 et 2015.
Plusieurs avocats et défenseurs des droits humains ont été victimes de détention arbitraire en vertu de textes draconiens comme la Loi de prévention des activités illégales, la principale arme juridique de lutte contre le terrorisme en Inde. Des groupes de défense des droits humains ont signalé plusieurs cas où la Loi de prévention des activités illégales avait été utilisée de manière abusive. Ainsi, des militants exerçant pacifiquement leurs droits aux libertés d’expression et d’association ont été placés en détention sur la base d’éléments de preuve fabriqués de toutes pièces et de fausses accusations. Certaines dispositions de ladite Loi sont contraires aux normes internationales relatives aux droits humains et sont susceptibles de conduire à des violations de ces droits. Par exemple, ce texte allège les éléments nécessaires à une condamnation et propose une définition large des « actes de terrorisme » et de l’« appartenance » à des organisations « illégales ». Les suspects peuvent être détenus sans inculpation jusqu’à 180 jours.
Nom : Upendra Nayak
Homme
Action terminée