Un tribunal du Caire a confirmé une ordonnance judiciaire demandant le gel des avoirs de l’Institut Al Andalus pour les études consacrées à la tolérance et à la lutte contre la violence et de son directeur Ahmed Samih. D’autres défenseurs des droits humains continuent d’être pris pour cible par les autorités égyptiennes dans l’« affaire des financements étrangers ».
Le 15 juin, le tribunal pénal du nord du Caire a statué en faveur du gel des avoirs de l’Institut Al Andalus pour les études consacrées à la tolérance et à la lutte contre la violence et de son directeur, Ahmed Samih. Ce dernier n’a pris connaissance de la demande de gel de ses avoirs que le 12 juin, en lisant un journal d’État où il était indiqué qu’elle émanait des juges enquêtant sur l’enregistrement et le financement de plusieurs ONG dans le cadre de l’affaire n° 173 de l’année 2011, surnommée « affaire des financements étrangers » par les médias. Mohamed Zaree, directeur pour l’Égypte de l’Institut du Caire pour l’étude des droits de l’homme (CIHRS), a appris le 26 mai à l’aéroport du Caire qu’il faisait l’objet d’une interdiction de sortie du territoire. Il ignore quel juge a ordonné cette mesure et à quelle affaire elle est liée, mais il a déclaré que l’« affaire des financements étrangers » était la seule explication possible. D’autres personnes sont soumises à une interdiction de sortie du territoire dans le cadre de cette affaire, parmi lesquelles Hossam Bahgat, fondateur de l’Initiative égyptienne pour les droits de la personne, et Gamal Eid, fondateur du Réseau arabe pour l’information sur les droits humains (ANHRI). Le 26 mai également, l’avocate de l’ANHRI, Rawda Ahmed, a été convoquée pour un interrogatoire lié à cette affaire. Celui-ci a été reporté au 2 juin, puis à nouveau remis à une date ultérieure qui n’a pas encore été fixée.
Le 17 juin, le tribunal pénal du Caire examinera une ordonnance judiciaire demandant le gel des avoirs des personnes suivantes : Bahey el Din Hassan, directeur du CIHRS, ainsi que des membres de sa famille et d’autres personnes ayant travaillé pour le CIHRS ; Mostafa al Hassan, directeur du Centre Hisham Moubarak pour le droit ; Abdel Hafez Tayel, directeur du Centre égyptien pour le droit à l’éducation ; ainsi que Hossam Bahgat, Gamal Eid et l’épouse et la fille de ce dernier. Une demande de gel des avoirs du CIHRS a également été déposée. Les autorités ont par ailleurs tenté à plusieurs reprises d’obtenir la fermeture du Centre El Nadeem pour le traitement et la réadaptation des victimes de violence, en l’accusant de travailler sans autorisation bien qu’il soit agréé en tant qu’établissement médical depuis 1993.