Écrire Un détenu amérindien en danger face au covid-19

Leonard Peltier, militant amérindien originaire du Dakota du Sud, est emprisonné aux États-Unis depuis plus de 40 ans, malgré des doutes quant à l’équité de son procès.

Actuellement détenu dans l’Établissement pénitentiaire fédéral de Coleman, en Floride, il est particulièrement vulnérable face à la pandémie de COVID-19.

Sa libération est donc d’autant plus urgente. Leonard Peltier, aujourd’hui âgé de 75 ans, est en mauvaise santé. Il souffre notamment de diabète et, en janvier 2016, on lui a diagnostiqué un anévrisme de l’aorte, qui pourrait s’avérer fatal en cas de rupture.

Le 26 juin 1975, au cours d’un affrontement avec des membres du Mouvement indien d’Amérique (AIM) dans la réserve indienne de Pine Ridge (Dakota du Sud), deux agents du FBI, Ronald Williams et Jack Coler, ont été abattus. En 1977, Leonard Peltier a été déclaré coupable du meurtre de ces deux hommes et condamné à deux peines consécutives de réclusion à perpétuité. Leonard Peltier reconnaît sa présence lors des faits ; cependant, il a toujours nié avoir tué les deux agents, comme l’a soutenu l’accusation lors du procès.

Myrtle Poor Bear, une Amérindienne lakota qui vivait à Pine Ridge, a été l’un des témoins clés dans cette affaire. C’est sur la base de sa déposition, selon laquelle elle l’avait vu tuer Ronald Williams et Jack Coler, que Leonard Peltier a été extradé du Canada, où il s’était réfugié après la fusillade. Toutefois, Myrtle Poor Bear s’est par la suite rétractée. Elle n’a pas été citée comme témoin à charge lors du procès, mais le juge s’est opposé à ce qu’elle soit citée comme témoin à décharge comme le demandaient les avocats de Leonard Peltier, au motif que son témoignage « risquait d’être très préjudiciable pour les autorités ».

En 2000, Myrtle Poor Bear, dans une déclaration publique, a affirmé que son témoignage initial était le résultat de plusieurs mois de menaces et de harcèlement de la part d’agents du FBI.

En 1980, des documents contenant des éléments de preuve qui auraient pu contribuer à la défense de Leonard Peltier, mais que le ministère public a refusé de produire lors du procès, ont été remis aux avocats de Leonard Peltier, à la suite d’une procédure engagée au titre de la Loi sur la liberté d’information. Malgré cela, en 1986, la Cour fédérale d’appel du huitième circuit a refusé que Leonard Peltier soit rejugé, déclarant : « Nous reconnaissons que ce dossier comporte certains éléments tendant à montrer que certains agents du FBI ont eu un comportement critiquable, mais nous hésitons à leur imputer encore d’autres actes répréhensibles. »

Le Comité fédéral des libérations conditionnelles a examiné le cas de Leonard Peltier à plusieurs reprises. Toutefois, il a toujours refusé de lui accorder une libération conditionnelle, au motif que Leonard Peltier refusait d’admettre une responsabilité pénale dans le meurtre des deux agents du FBI. Pourtant, à l’issue d’une de ces audiences, le Comité a reconnu : « L’accusation a admis qu’il n’existait pas de preuve directe indiquant que vous aviez participé personnellement à l’exécution de deux agents du FBI. » James H. Reynolds, ancien procureur fédéral sous l’autorité duquel étaient placés les procureurs qui ont poursuivi Leonard Peltier et traité son appel, a appelé publiquement à ce que Leonard Peltier soit gracié et libéré.

Leonard Peltier souffre de multiples problèmes de santé qui le rendent particulièrement exposé au risque d’être contaminé par le COVID-19. La promiscuité et l’impossibilité d’observer une véritable quarantaine ou d’éviter d’approcher des personnes potentiellement contaminées, tout comme la présence de populations et de personnes ayant des problèmes préexistants identifiées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) comme plus sensibles au virus, rendent les personnes incarcérées d’autant plus vulnérables aux agents pathogènes contagieux tels que le coronavirus. De plus, les prisons et centres de détention sont réputés pour le manque d’accès aux soins de santé des personnes qui y sont détenues.

Compte tenu des nombreuses questions qu’a soulevées le procès et de l’épuisement de toutes les voies de recours dans cette affaire, Amnesty International soutient les appels actuellement lancés pour que Leonard Peltier, âgé de 75 ans, soit gracié.

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