Le cas de Viachaslau Rahushchuk est représentatif des violations graves et généralisées des droits humains qui se poursuivent à l’encontre de personnes exprimant des vues dissidentes au Bélarus ainsi que de gens ordinaires, depuis le début des manifestations pacifiques de grande ampleur contre les résultats très contestés de l’élection présidentielle du 9 août. Le Bélarus connaît actuellement la plus grave crise des droits humains de son histoire depuis l’indépendance du pays.
Des militant.es de l’opposition, des journalistes, des blogueurs et des blogueuses, des personnes exprimant des vues dissidentes, des manifestant.es pacifiques et, comme dans le cas de Viachaslau Rahushchuk, de simples passant.es ont été arrêtés par milliers par des membres des forces de l’ordre, dont beaucoup opèrent en civil, sans insigne permettant de les identifier et souvent en recourant à une force excessive. Selon les estimations actuelles, plus de 30 000 personnes ont été appréhendées depuis le 9 août. Des milliers de personnes ont fait l’objet de procédures au titre du Code des infractions administratives qui se sont soldées par des amendes, ou par des périodes de « détention administrative » d’une durée maximale de 15 jours mais pouvant être cumulées, aboutissant de ce fait à des périodes de détention beaucoup plus longues.
Plus de 900 personnes ont été inculpées en application du Code pénal en vertu de divers articles et encourent jusqu’à 15 ans de réclusion. D’autres ont déjà été condamnées à des peines d’emprisonnement. Des centaines de manifestant.es pacifiques sont toujours arrêtés chaque semaine. Toutes les personnes détenues uniquement pour avoir exercé leurs droits fondamentaux sont des prisonniers d’opinion et, à ce titre, doivent être libérées immédiatement et sans condition.
Des organisations locales et internationales de défense des droits humains ont recueilli des centaines de témoignages de détenu.es qui ont été soumis à des actes de torture et à d’autres mauvais traitements au moment de leur arrestation, pendant leur transport et en détention provisoire. À ce jour, les autorités bélarussiennes n’ont ouvert aucune enquête sur des membres des forces de l’ordre. Face au refus persistant des autorités bélarussiennes de demander des comptes aux auteurs présumés de ces graves violations des droits humains, les appels à la création d’un tribunal international chargé de rendre la justice se multiplient.