Écrire Deux jeunes hommes demeurent introuvables

Au moins sept jeunes hommes ont disparu à Chilpancingo, la capitale de l’État de Guerrero, entre le 27 décembre et le 3 janvier. La plupart de ces affaires laissent entrevoir l’implication de la police locale. Trois de ces hommes disparus ont été retrouvés vivants et portant des traces de torture ; deux autres ont été retrouvés morts. On ne sait toujours pas ce qu’il est advenu des deux derniers.

Le 27 décembre 2017, la police de Chilpancingo et la police judiciaire de l’État ont fait disparaître Alán Alexis (20 ans) pendant sept jours et l’ont torturé, ainsi que deux adolescents (15 et 16 ans – leurs noms sont tenus secrets pour des raisons de sécurité). Le 3 janvier 2018, ces trois jeunes hommes ont été retrouvés. Ils portaient des traces évidentes de torture et étaient entièrement enroulés dans du scotch. Amnesty International a reçu des informations selon lesquelles la police a torturé ces hommes pour leur soutirer des informations. La police municipale, supposément complice du crime organisé, a privé Jorge Vázquez Campos (30 ans) et Marco Catalán Cabrera (34 ans) de leur liberté et les a fait disparaître le 30 décembre 2017. Leurs cadavres ont été retrouvés le 3 janvier 2018 dans un parking abandonné, en banlieue de Chilpancingo.

Deux jeunes hommes demeurent introuvables. Abel Aguilar García, (18 ans) a disparu le 25 décembre 2017. Sa famille a dit à Amnesty International qu’il avait quitté sa pension pour étudiants ce matin-là et qu’il n’était jamais rentré. Efraín Patrón Ramos, (24 ans) a disparu tôt dans la matinée du 29 décembre, et a été vu vivant pour la dernière fois alors qu’il conduisait sa voiture dans une avenue centrale de Chilpancingo. Sa famille à dit à Amnesty International qu’avant de disparaître, Efraín Patrón Ramos avait parlé à un ami au téléphone et avait dit que la police municipale le suivait. Des proches d’Abel Aguilar Garcia et d’Efrain Patrón Ramos affirment que le bureau du procureur de l’État de Guerrero n’a pas mené d’enquête digne de ce nom sur ces disparitions, et qu’il avait au contraire tenté de minimiser l’urgence de ces affaires.

Fin décembre 2017, une série de disparitions a eu lieu dans la ville de Chilpancingo, située dans le sud de l’État de Guerrero, dans l’ouest du Mexique. Les médias locaux et nationaux ont immédiatement signalé les allégations de liaison entre ces crimes et la police locale. Des chercheurs d’Amnesty International ont réuni des informations sur ces affaires en faisant des recherches sur le terrain et ont publié un communiqué de presse contenant leurs conclusions (voir à l’adresse : https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2018/01/mexico-cloaked-by-silence-of-christmas-police-unleash-spate-of-at-least-5-enforced-disappearances-in-guerrero/).

Ces disparitions ont eu lieu à environ une heure de trajet du lieu où la tristement célèbre disparition de 43 étudiants de l’école normale rurale d’Ayotzinapa a eu lieu en septembre 2014.

Les disparitions forcées impliquant l’État et les disparitions imputables à des acteurs non étatiques demeurent très répandues au Mexique, et les responsables de ces actes jouissent d’une impunité quasi totale. Le Registre national des personnes disparues, registre officiel, indique qu’à la fin de l’année 2017, on ne savait pas où se trouvaient 33 482 personnes (24 805 hommes et 8 677 femmes), ni ce qu’il était advenu d’elles. Les chiffres réels sont probablement plus élevés, car les chiffres officiels ne comprennent pas les affaires fédérales qui ont eu lieu avant 2014, ni les affaires classées comme d’autres infractions pénales, comme la prise d’otages ou la traite des êtres humains.
Les enquêtes sur les affaires de personnes disparues restent entachées d’irrégularités et les autorités ne lancent généralement pas immédiatement de recherches pour les victimes.

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