Deux militants ont été arrêtés le 6 août pour avoir diffusé des documents critiquant un projet de constitution. Ils risquent tous deux jusqu’à 10 ans d’emprisonnement au titre d’une loi répressive régissant le référendum. L’un de ces deux militants est toujours détenu par la police et il a commencé une grève de la faim le 7 août.
Le 6 août, la police a arrêté Jatupat Boonphatthararaksa et Wasin Prommanee alors qu’ils menaient campagne contre le projet de constitution thaïlandais dans la province de Chaiyaphum, dans le nord-est de la Thaïlande. Ces deux militants étudiants sont affiliés au Nouveau mouvement pour la démocratie, un mouvement en faveur de la démocratie. Leur arrestation a eu lieu la veille de l’adoption par référendum national du projet de constitution.
Des policiers ont déclaré que les deux militants détenaient des documents critiquant le projet de constitution au moment de leur arrestation. Ils ont ensuite été placés en détention au poste de police de Phu Khiao et le 8 août, le tribunal provincial de Phu Khiao a ordonné leur placement en détention provisoire pour 12 jours. Dans des documents soumis au tribunal, la police déclare avoir ouvert une enquête sur des violations présumées de l’article 61 de la Loi relative au référendum sur la constitution, qui interdit les activités et déclarations « semant la confusion pour troubler l’ordre pendant le scrutin », notamment par l’emploi d’un langage « choquant » ou « grossier » afin d’influencer le vote de la population. Les deux militants sont aussi accusés d’avoir violé un décret du gouvernement en refusant de fournir leurs empreintes digitales durant leur garde à vue. S’ils sont inculpés et déclarés coupables, ils risquent jusqu’à 10 ans d’emprisonnement.
Wasin Prommanee a été remis en liberté le 8 août, le tribunal provincial de Phu Khiao ayant accepté sa demande de libération sous caution. Jatupat Boonphatthararaksa a refusé de demander une libération sous caution, affirmant qu’il est innocent. Il est actuellement incarcéré dans la prison du district de Phu Khiao. Il mène depuis le 7 août une grève de la faim afin d’attirer l’attention sur le caractère injuste de sa détention. Jatupat Boonphatthararaksa doit comparaître devant un tribunal le 19 août, et Wasin Prommanee le 22 août.