Selon les informations dont Amnesty International dispose, José Daniel Ferrer García, dirigeant de l’Union patriotique de Cuba (Unión Patriótica de Cuba, UNPACU), un groupe d’opposition non officiel, a été arrêté par les autorités le 1er octobre, pour des raisons encore inconnues, et maintenu en détention au secret pendant au moins 72 heures. José Daniel Ferrer García est l’une des voix les plus critiques de cet État des Caraïbes.
Selon son épouse, dans la matinée du 1er octobre, des membres des forces de l’ordre ont arrêté José Daniel Ferrer García à son domicile, à Santiago de Cuba.
En vertu des normes internationales relatives aux droits humains, toute personne arrêtée ou placée en détention doit être informée des motifs de sa privation de liberté au moment de son arrestation. Les normes internationales disposent également que ces personnes doivent être rapidement présentées à un juge après leur arrestation ou leur placement en détention. Or, d’après les informations dont Amnesty International dispose, le 11 octobre, les autorités n’avaient toujours pas informé officiellement José Daniel Ferrer García des motifs de sa détention et ne l’avaient toujours pas déféré à un tribunal. En conséquence, sa détention pourrait être arbitraire.
De plus, selon son épouse, les autorités n’ont pas permis à José Daniel Ferrer García de voir ses proches ni de téléphoner pendant les 72 heures qui ont suivi son placement en détention. Les personnes détenues ont le droit d’informer un tiers de leur arrestation ou placement en détention et du lieu où elles sont détenues. La détention sans possibilité de communiquer avec le monde extérieur, dite détention au secret, facilite la torture et les autres formes de mauvais traitements, ainsi que les disparitions forcées.
Par ailleurs, début novembre 2019, Amnesty International a reçu des informations transmises par Cuban Prisoners Defenders signalant qu’il pourrait avoir été maltraité pendant sa détention. Nous ne sommes pas en mesure de vérifier ces allégations, car aucune organisation indépendante de défense des droits humains n’a accès aux prisons cubaines, et les avocats et magistrats sont étroitement contrôlés par le pouvoir exécutif à Cuba, mais ces informations sont très inquiétantes.
Les normes du droit international disposent que tous les États sont tenus de respecter l’interdiction de la torture, qu’ils soient ou non partie à des traités comprenant expressément cette interdiction. Les États sont donc obligés d’empêcher la torture et les mauvais traitements, d’enquêter dans les meilleurs délais et de façon impartiale sur toute allégation de recours à la torture ou à des mauvais traitements, et de déférer à la justice les responsables présumés de tels actes.
Liens utiles :
– Déclaration relative à la détention en 2018 de José Daniel Ferrer García ; il avait alors été maintenu en détention au secret pendant 10 jours.
– Les six derniers prisonniers d’opinion en date adoptés par Amnesty, notamment des militants de l’Union patriotique de Cuba (Unión Patriótica de Cuba, UNPACU), l’organisation dirigée par José Daniel Ferrer García, et le journaliste indépendant Roberto Quiñones Haces, dont la liste a été établie fin août-début septembre 2019.
– Synthèse sur la situation actuelle des droits humains à Cuba.
LIEN VERS UNE PRÉCÉDENTE AU : https://www.amnesty.or