Écrire Des dizaines de personnes risquent d’être torturées en garde à vue

Quarante-sept personnes, dont des hommes, des femmes et trois enfants, ont été arrêtées entre le 18 et le 21 mai au cours de descentes de police, à la suite d’affrontements entre les forces de sécurité et le groupe armé du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) dans le département d’Urfa, dans le sud-est de la Turquie. Selon des allégations dignes de foi, les adultes ont été soumis à des actes de torture et à d’autres formes de mauvais traitements. Au 24 mai, 22 de ces personnes, dont les trois enfants, avaient été libérées. Les 25 personnes maintenues en garde à vue par la section antiterroriste de la police risquent de subir des actes de torture ou d’autres formes de mauvais traitements et doivent pouvoir bénéficier immédiatement de soins médicaux dispensés par des professionnels indépendants.

Quarante-sept personnes, dont trois enfants, ont été arrêtées au cours de descentes de police à la suite d’un affrontement armé entre les forces de sécurité et le groupe armé du PKK aux premières heures du 18 mai. Ces arrestations ont eu lieu entre le 18 et le 21 mai dans les arrondissements de Bozova et de Halfeti, ainsi que dans le centre-ville d’Urfa, dans le sud-est de la Turquie. Au 24 mai, 22 des personnes appréhendées, dont trois enfants, avaient bénéficié d’une libération, sous caution pour les adultes. Les 25 autres personnes, dont au moins trois femmes, sont maintenues en garde à vue par la section antiterroriste d’Urfa.
Les avocats de certains des détenus ont dit à Amnesty International que nombre des détenus présentaient des blessures à la tête, des coupures, ainsi que des ecchymoses sur le visage, les jambes et le corps. Les avocats ont constaté que certains des détenus avaient des points de suture sur la tête. Cependant, ils n’ont pu déterminer ni comment ni quand ces blessures avaient été infligées. Des images de certains des détenus apparemment allongés sur le sol du poste de commandement de la gendarmerie de Bozova Yaylak, face contre terre et les mains menottées dans le dos, ont circulé dans les médias. Par l’intermédiaire de leurs avocats, les détenus ont signalé que des policiers leur avaient marché sur la tête, et leur avaient donné des coups de pied et de poing à maintes reprises. Pendant leur garde à vue, alors qu’ils se trouvaient dans des cellules de la section antiterroriste d’Urfa, ils ont été sortis individuellement de leur cellule, emmenés dans une pièce plongée dans l’obscurité et frappés à de nombreuses reprises au cours de leur interrogatoire. Certains ont été interrogés les yeux bandés. Les avocats ont indiqué qu’au moins quatre des détenus leur avaient dit qu’on leur avait administré des décharges électriques et donné des coups de poing dans les parties génitales.
Les avocats ont également informé Amnesty International que leurs clients n’avaient pas eu la possibilité de consulter un médecin de manière confidentielle, des policiers étaient présents pendant l’examen. Certains détenus ont également dit à leur avocat que le médecin ne les avait pas examinés et s’était contenté de leur demander, devant les policiers, s’ils avaient des blessures.
La torture et les autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants sont interdits en toutes circonstances par le droit international et le droit interne turc.

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