Des personnes non identifiées se sont introduites chez Yonaide Sánchez et Nelson Freitez, deux défenseurs des droits humains venezueliens. On craint qu’il ne s’agisse d’une tentative d’entraver les activités militantes légitimes que mènent ces deux personnes en faveur des droits humains.
Dans la nuit du 8 mai, des personnes non identifiées se sont introduites chez Yonaide Sánchez et Nelson Freitez à Barquisimeto, dans l’État de Lara (centre-ouest du Venezuela). Il semble que rien n’ait été volé lors de cette effraction, mais les coupables ont saccagé les effets personnels des deux défenseurs des droits humains et ont disposé des couteaux, un manche de pioche et une planche à découper de manière menaçante.
Amnesty International a été informée que ce n’était pas la première fois que le domicile de ces personnes était mis à sac. En effet, des personnes non identifiées s’étaient déjà introduites chez eux à deux reprises, le 30 novembre 2016 et le 8 avril 2017, mais avaient également volé plusieurs de leurs effets personnels et des éléments liés à leur travail de défense des droits humains. Les deux fois, les défenseurs des droits humains avaient porté plainte auprès de la Garde nationale, mais n’avaient jamais reçu de réponse et, à ce jour, rien ne laisse penser que des enquêtes aient été ouvertes. Les défenseurs ont également déposé une plainte auprès du bureau du procureur de l’État de Lara après la deuxième effraction en avril, mais ils n’ont toujours pas reçu d’informations ou de réponse à ce propos.
À la suite de l’effraction du 8 mai, Nelson Freitez et Yonaide Sánchez ont encore une fois porté plainte auprès du bureau du procureur de l’État de Lara, demandant cette fois également des mesures de protection pour assurer leur sécurité. Sans réponse après une semaine, ils ont demandé une rencontre avec le procureur de l’État de Lara le 19 mai, mais n’ont à ce jour reçu aucune réponse.
Dans le contexte de manifestations publiques de plus en plus nombreuses au Venezuela, Yonaide Sánchez et Nelson Freitez ont publiquement dénoncé, à la radio et à la télévision, des violations des droits humains, la participation de groupes armés civils au harcèlement de manifestants et le recours excessif à la force lors de manifestations. Les défenseurs des droits humains pensent que les effractions peuvent être une tentative d’entraver leur travail légitime de défense des droits humains. Ces événements et l’impunité pour les attaques précédentes menacent la sécurité de Yonaide Sánchez et Nelson Freitez et leur capacité à mener librement leur travail de défense des droits humains.