L’étudiant bahreïnite Ali Mohamed Hakeem al Arab a été arrêté le 9 février et emmené à la Direction des enquêtes criminelles, où il affirme qu’on l’a torturé pour le contraindre à faire des « aveux ». Il n’a pas été autorisé à consulter un avocat. Il dit avoir été roué de coups dans les jambes après son transfert à la prison de Dry Dock, le 7 mars. Il risque de subir à nouveau des actes de torture et d’autres formes de mauvais traitements.
L’étudiant bahreïnite Ali Mohamed Hakeem al Arab (Ali al Arab), 23 ans, a été arrêté le 9 février. Ses proches sont restés sans nouvelles de lui jusqu’au 11 février, date à laquelle il les a appelés et leur a dit qu’il se trouvait à la Direction des enquêtes criminelles. Il a été autorisé à passer cinq autres appels téléphoniques à sa famille, mais on ne lui a pas permis de consulter un avocat pendant les 26 jours de sa détention à la Direction des enquêtes criminelles. Le 7 mars, il a été transféré à la prison de Dry Dock, où il est toujours incarcéré.
Ali al Arab affirme qu’il a été torturé pendant les 26 jours où il a été soumis à des interrogatoires à la Direction des enquêtes criminelles, et notamment qu’on lui a arraché les ongles des orteils et qu’on l’a soumis à des décharges électriques et passé à tabac. Selon son témoignage, un agent du ministère public est venu à l’endroit où il était détenu et l’a contraint à signer des « aveux » les yeux bandés. Il dit qu’il était détenu seul dans une pièce, où des agents venaient l’interroger et le frapper.
Selon les informations dont dispose Amnesty International, lorsque Ali al Arab est arrivé à la prison de Dry Dock, le 7 mars, il a été conduit au bureau de l’administration pénitentiaire, où on lui a ordonné d’embrasser la botte d’un agent. Comme il s’y refusait, il a été roué de coups dans les jambes. La douleur occasionnée était telle qu’il pouvait à peine tenir debout et qu’il n’a pu prier qu’assis. Plus tard, ce jour-là, il a été vu tandis qu’on le conduisait en fauteuil roulant à l’infirmerie de la prison. Des témoins ont également dit avoir vu que les ongles d’Ali al Arab repoussaient à partir de la racine.
Le 9 février, le ministère de l’Intérieur a publié une déclaration identifiant Ali al Arab comme le « principal suspect » du meurtre d’un policier tué le 29 janvier, parce qu’il avait été « trouvé en possession de deux kalachnikov et de trois armes à feu », et évoquant sa « participation au soutien apporté aux évadés de la Prison de Jaww », allusion à l’évasion de plusieurs prisonniers - dont son cousin Ahmed Mohammad Saleh al Arab - le 1er janvier.