Dilip Roy, étudiant militant de 22 ans, a été arrêté à Rajshahi au Bangladesh, après avoir posté sur Facebook deux messages qui critiquaient la Première ministre Sheikh Hasina. Il s’est vu refuser la libération sous caution et encourt jusqu’à 14 ans de prison.
Dilip Roy étudie à l’Université de Rajshahi, dans l’ouest du Bangladesh, où il est secrétaire général de l’organisation étudiante Biplobi Chhatra Maitri. Il a été arrêté par la police le 28 août après avoir critiqué la Première ministre Sheikh Hasina dans deux messages postés sur Facebook. Ces messages portaient sur le soutien de Sheikh Hasina à un projet de centrale à charbon à Rampal, dans le sud du Bangladesh, auquel de nombreux défenseurs de l’environnement s’opposent, car il pourrait avoir des conséquences très nuisibles pour les Sundarbans, la plus vaste forêt de mangrove du monde.
Après l’arrestation de Dilip Roy, un membre de la section locale de la Chhatra League, l’aile étudiante de la Ligue Awami au pouvoir, a porté plainte contre lui au titre de l’article 57 de la Loi sur les technologies de l’information et de la communication pour avoir fait des « remarques désobligeantes » à propos de la Première ministre du Bangladesh et de la Ligue Awami. En vertu de cette loi draconienne, toute personne reconnue coupable d’avoir « publié des informations fausses, obscènes ou diffamatoires sous forme électronique » ou des informations qui « nuisent à l’image de l’État ou d’une personne » encourt jusqu’à 14 ans de prison. La Loi sur les technologies de l’information et de la communication est souvent utilisée par les autorités bangladaises pour cibler, harceler et emprisonner les détracteurs.
Dilip Roy est actuellement détenu par la police à Rajshahi. Il a pu consulter un avocat et communiquer avec sa famille, et n’a pas été soumis à des actes de torture ni à des mauvais traitements, selon son avocat. Sa première demande de libération sous caution a été rejetée par le tribunal de première instance de Rajshahi le 31 août. Sa deuxième requête doit être examinée le 4 septembre. Il pourrait être transféré dans la capitale, Dacca, pour comparaître devant un tribunal spécial qui traite des affaires présentées en vertu de la Loi sur les technologies de l’information et de la communication.