L’étudiante chercheuse Siti Noor Aishah a été condamnée par la haute cour de Kuala-Lumpur à cinq ans de prison pour possession de 12 livres jugés « illégaux » par le gouvernement malaisien.
Le 26 avril, la haute cour de Kuala-Lumpur a condamné Siti Noor Aishah à cinq ans de prison pour possession de 12 livres. Elle a été déclarée coupable en vertu de l’article 130JB(1)(a) du Code pénal malaisien, qui prohibe « la possession, la détention ou le contrôle de tout objet associé à un groupe terroriste ou à la commission d’un acte terroriste ». La loi est à la fois générale et vague, car elle ne définit pas clairement quels livres ni autres matériaux seraient interdits.
Siti Noor Aishah a soutenu que ces livres étaient destinés à lui servir pour ses recherches dans le cadre de sa thèse à l’Université de Malaya, où elle s’est spécialisée en études islamiques. Toutefois, la haute cour a indiqué avoir appliqué la norme de la responsabilité stricte, ce qui signifie que les explications de Siti Noor Aishah concernant la possession des livres n’étaient pas pertinentes. Les 12 livres en question ne sont pas interdits et il est possible de les acheter en toute légalité dans les librairies du pays.
Après avoir été arrêtée une première fois le 22 mars 2016, Siti Noor Aishah a été soumise à des périodes prolongées de détention, dans l’attente de sa dernière audience devant la haute cour.
Amnesty International est préoccupée par l’utilisation persistante par les autorités malaisiennes des lois relatives à la détention provisoire, comme la Loi de 2012 sur les atteintes à la sécurité (Mesures spéciales) et la Loi de 1959 sur la prévention de la criminalité, qui leur permettent d’arrêter arbitrairement des personnes et de les détenir au secret – ce qui laisse à craindre que ces personnes ne soient torturées ou soumises à d’autres formes de mauvais traitements – et de les empêcher de saisir la justice pendant une période pouvant aller jusqu’à 28 jours.