Selon les médias, environ 150 Ouïghours ont été arrêtés en Égypte et ont soit déjà été renvoyés de force en Chine, soit risquent de l’être très prochainement. En cas de renvoi, ils seraient exposés à de graves violations des droits humains.
Le 6 juillet 2017, le New York Times a cité des membres anonymes des services aériens égyptiens, selon lesquels au moins 12 Ouïghours ont été renvoyés du Caire à Guangzhou (Chine) par Egypt Air, et 22 autres Ouïghours sont détenus dans l’attente de leur renvoi immédiat. Ces Ouïghours étaient tous étudiants à l’université d’al Azhar, au Caire.
Pour le moment, on ne connaît pas l’ampleur de ces arrestations.
L’organisation Uighur Human Rights Project (UHRP, projet ouïghour pour les droits humains) a déclaré à Amnesty que les autorités égyptiennes détenaient au moins 150 étudiants ouïghours, dont 70 à l’ambassade chinoise du Caire, où des agents de la sécurité chinois les auraient interrogés et forcés à signer des documents déclarant qu’ils appartenaient au Mouvement islamiste du Turkestan.
Une source proche de la communauté ouïghoure en Égypte a déclaré à Amnesty que le harcèlement des étudiants ouïghours a commencé il y a trois mois, quand les autorités chinoises ont placé en détention les familles de plusieurs étudiants, exigeant que les étudiants ouïghours d’Égypte rentrent chez eux avant le 20 mai. Cette source a affirmé que certains étudiants qui étaient rentrés avaient été torturés et que d’autres avaient été condamnés à 15 ans d’emprisonnement pour avoir « répandu l’extrémisme ».
Ces événements interviennent après que Radio Free Asia (RFA) a rapporté en mai que les autorités chinoises de la région autonome ouïghoure du Xinjiang avaient engagé une politique visant à contraindre tous les Ouïghours étudiant à l’étranger à rentrer dans la région autonome ouïghoure du Xinjiang. D’après RFA, les autorités de la région autonome ouïghoure du Xinjiang ont placé en détention des proches des Ouïghours étudiant à l’étranger afin de les obliger à rentrer. Les autorités de la région autonome ouïghoure du Xinjiang ont déclaré aux médias d’État qu’elles mènent actuellement une « guerre populaire contre le terrorisme ».
En cas de renvoi en Chine, les Ouïghours de la région autonome ouïghoure du Xinjiang risquent d’être soumis à des actes de torture et à d’autres peines ou traitements cruels, inhumains et dégradants. Amnesty International a recensé des cas dans lesquels des demandeurs d’asile ouïghours renvoyés de force en Chine ont été emprisonnés, auraient été torturés ou soumis à d’autres mauvais traitements, et dans certains cas, condamnés à mort et exécutés.