Un ancien fonctionnaire, accusé d’avoir tué une jeune femme, a été condamné à mort. Sa famille a émis de sérieux doutes quant à l’équité de son procès et il soutient qu’il a formulé ses « aveux » après avoir subi des actes de torture et d’autres mauvais traitements. Il pourrait être exécuté à tout moment.
Zhao Liping, ancien secrétaire du Parti communiste au Ministère de la sécurité publique de la région autonome de Mongolie intérieure, a été déclaré coupable d’homicide volontaire et condamné à mort le 11 novembre 2016 par le tribunal populaire intermédiaire de la ville de Taiyuan. Il s’est également vu infliger des peines d’emprisonnement de 15 ans pour corruption, cinq ans pour possession illégale d’armes à feu et de munitions, et trois ans pour possession illégale d’explosifs. Le 28 février 2017, le tribunal populaire supérieur de la province du Shanxi a confirmé la décision rendue en première instance.
Selon les médias publics, Zhao Liping, au volant d’une Audi noire, avait poursuivi une berline blanche conduite par la victime le 20 mars 2015 à Chifeng (Mongolie intérieure). Une fois parvenu à sa hauteur, il avait abattu la jeune femme devant une résidence, avant de brûler son corps et de l’ensevelir dans la nature.
Les avocats de Zhao Liping ont estimé que les éléments présentés pour démontrer que les « aveux » de leur client avaient été obtenus au moyen d’actes de torture et d’autres mauvais traitements, ce qui est illégal au regard du droit international comme du droit chinois, n’avaient été pris en considération ni en première ni en deuxième instance. Zhao Liping a été interrogé pendant 22 heures d’affilée et il lui a été interdit à plusieurs reprises de se rendre aux toilettes. En outre, la pression exercée par les menottes, qui peut s’apparenter à de la torture ou à d’autres formes de mauvais traitements aux termes du droit international, a provoqué d’importantes contusions sur ses bras. Bien qu’il ait demandé un avocat dès le premier jour de sa détention, il n’a pu en consulter un que neuf mois plus tard.
Les avocats de Zhao Liping ont fait remarquer que, d’après la transcription des interrogatoires de police, trois témoins de l’homicide avaient identifié un autre homme comme l’auteur et l’entretien qu’ils avaient enregistré avec l’un de ces témoins suscitait également le doute. Malgré tout, aucun témoin n’a été cité en première instance, un seul a été entendu au deuxième procès – lors duquel il est revenu sur ses déclarations initiales – et le tribunal a empêché les avocats de la défense de verser au dossier les déclarations des témoins enregistrées au préalable.