Azizi Mirmahaleh, Iranienne de 60 ans, se trouve actuellement dans un centre de détention à Laval, au Québec, dans l’attente de son expulsion prévue le 28 février. Si elle est expulsée vers l’Iran, elle risque d’être victime de graves violations des droits humains, notamment de subir des actes de torture et des mauvais traitements.
Lorsqu’Azizi Mirmahaleh a demandé le statut de réfugiée au Canada, les autorités ont considéré qu’elle ne pouvait pas prétendre à ce statut en raison de son affiliation passée au groupe d’opposition interdit, l’Organisation des moudjahidin du peuple d’Iran (OMPI), organisation que le Canada avait auparavant désignée comme groupe terroriste. Au terme d’une évaluation des risques avant l’expulsion qui s’est avérée négative, elle a été placée au centre de surveillance de l’immigration de l’Agence des services frontaliers du Canada, à Laval, au Québec, et risque d’être expulsée le 28 février.
Azizi Mirmahaleh affirme qu’elle n’a aucunement pris part à des activités armées de l’OMPI lorsqu’elle était active au sein de l’organisation de 1979 à 1982. Elle a indiqué que son travail à cette époque était pacifique et consistait à éduquer les femmes et les enfants au sujet de leurs droits, à organiser des réunions locales avec des femmes et à distribuer des documents rédigés par l’OMPI. En 1982, Azizi Mimahaleh et son époux ont été inculpés et emprisonnés en raison de leur participation au sein de l’organisation. Azizi Mirmahaleh a été libérée quatre ans plus tard.
Quant à son époux, il a été exécuté alors qu’il était emprisonné en 1988. Le récit d’Azizi Mirmahaleh concorde avec les recherches menées par Amnesty International qui indiquent que de nombreux membres de groupes d’opposition, dont l’OMPI, ont été exécutés ou condamnés à des peines de prison dans les années 1980, en raison d’actes non-violents, comme la distribution de journaux et de brochures, la participation à des manifestations ou la collecte de fonds pour les familles des prisonniers.
L’époux d’Azizi Mirmahaleh comptait parmi environ 5 000 prisonniers politiques exécutés en secret, sans jugement, pendant l’été 1988, et enterrés dans des fosses communes, de manière anonyme.
En Iran, Azizi Mirmahaleh a rencontré des difficultés avec les autorités en raison de ses précédentes activités politiques et de ses relations avec son époux, et a notamment subi menaces, harcèlement et coups. Elle risque aujourd’hui de subir des traitements encore plus durs aux mains des autorités iraniennes en raison de ses récentes activités au Canada, notamment sa participation à des manifestations contre le gouvernement iranien. Si elle est renvoyée en Iran, Azizi Mirmahaleh risque l’arrestation arbitraire et la détention, la torture et d’autres mauvais traitements, ainsi qu’un procès inique qui pourrait se conclure par sa condamnation à mort ou à une lourde peine de prison, en raison de son militantisme politique, de son histoire familiale et de son affiliation passée à l’OMPI.