Écrire Une famille attaquée par le personnel d’une entreprise minière

Máxima Acuña et ses proches, qui pratiquent une agriculture de subsistance dans le nord du Pérou, ont signalé des actes de harcèlement et des attaques physiques commis à leur encontre par des agents de sécurité de la compagnie minière Yanacocha. Un différend juridique les oppose à cette entreprise au sujet du titre de propriété du terrain sur lequel ils sont installés.

Ysidora Chaupe, la fille aînée de Máxima Acuña, a déclaré à Amnesty International que, le 18 septembre au matin, sa mère se trouvait seule avec son père Jaime Chaupe lorsqu’une vingtaine d’agents de sécurité de la compagnie minière Yanacocha et un groupe de personnes non identifiées avaient pénétré sur le terrain où vivent Máxima Acuña et ses proches pour détruire les plantes qu’ils cultivent pour leur consommation personnelle.

Quand Máxima et son mari ont tenté d’empêcher la destruction de leurs cultures, les agents de sécurité ont utilisé leurs boucliers et leurs casques pour les repousser. Selon les informations qu’Amnesty International a reçues du bureau du médiateur de Cajamarca, Máxima Acuña a été emmenée au centre médical de la ville, où le personnel a constaté qu’elle souffrait de diverses blessures à la suite de cette confrontation. L’entreprise minière affirme avoir procédé à la destruction des cultures dans l’exercice de son « droit possessoire de défense ».

Amnesty International a eu confirmation qu’une situation similaire s’était produite le 26 février. Les agents de sécurité de la compagnie minière avaient alors déjà détruit les plantes que la famille Acuña-Chaupe cultivait pour sa consommation personnelle, en invoquant un « droit possessoire de défense » du terrain.

Maxima Acuña et sa famille, des petits paysans, sont en conflit avec la compagnie minière Yanacocha au sujet du terrain où ils vivent, à Tragadero Grande, dans la commune de Sorochuco (région de Cajamarca). Le 17 décembre 2014, un tribunal de Cajamarca a estimé que ces personnes n’occupaient pas illégalement ces terres, comme l’affirmait la compagnie.

Celle-ci a déposé un recours mais, le 9 mars 2015, la Cour suprême a confirmé la décision rendue en première instance. L’entreprise a saisi un tribunal civil en contestant le titre de propriété de Maxima Acuña et sa famille.

Ces dernières années, les membres de la famille Acuña ont signalé de multiples actes de harcèlement et agressions perpétrés par des policiers et des agents de sécurité de l’entreprise minière Yanacocha, qui essaient, selon eux, de les pousser à partir.

Selon des organisations locales de défense des droits humains, des agents de sécurité de l’entreprise minière sont entrés sur le terrain où vivent Máxima Acuña et ses proches le 2 février 2016 et ont détruit les plants de pomme de terre qu’ils cultivaient pour leur consommation personnelle.

Le 3 février 2015, l’avocat de Máxima Acuña a indiqué à la presse qu’au moins 200 policiers avaient pénétré sur les terres de la famille et démoli une extension en cours de construction. Máxima Acuña et ses proches ont expliqué que cette structure devait servir à protéger la maison existante de la pluie.

Le 20 janvier 2015, les membres de la famille Acuña ont signalé que des policiers venaient les harceler et tenter de les intimider chez eux. Quelques jours plus tard, l’avocat de Máxima Acuña a confié à Amnesty International que plus de 15 policiers et des agents de sécurité privés étaient entrés sur le terrain en question et avaient pris des photos de la maison. Quand la famille leur a demandé ce qu’ils faisaient là, ils n’ont pas répondu et ils n’ont présenté aucun document légal expliquant leur comportement.

Le 30 janvier 2014, Máxima Acuña a reçu un appel d’un homme qui lui a dit : « Si tu ne t’en vas pas, tu vas mourir ». Peu après, deux policiers l’ont abordée et lui ont dit d’arrêter de cultiver ces terres car elles ne lui appartenaient pas. Après être rentrée chez elle avec sa fille, elle a indiqué que deux policiers, dont un était armé, s’étaient introduits dans la maison et avaient ordonné à la famille de cesser ses activités agricoles et de quitter le terrain immédiatement. Ces agents sont partis après que Máxima Acuña a passé quelques coups de fil afin de demander de l’aide, mais ils sont revenus la menacer le 4 février 2014.

Amnesty International lance une campagne internationale en faveur de Máxima Acuña et de sa famille, en demandant aux autorités de les protéger de tout acte d’intimidation et de violence et de veiller à ce que cette femme puisse mener ses activités légitimes de défense des droits humains, dans le cadre de la campagne Écrire pour les droits qui débutera en décembre 2016.

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