Astrid (14 ans) et son père, Arturo (49 ans), sont détenus depuis le 20 février au Centre d’hébergement du comté de Berks, situé à Leesport, en Pennsylvanie. Tous deux ont déposé une demande d’asile car ils s’estiment en danger dans leur pays d’origine, le Guatemala, du fait de leur appartenance au peuple indigène quiché. Astrid craint également d’y retourner parce que, en tant que fille, elle risquerait de subir des violences sexuelles et liées au genre ainsi que d’autres graves atteintes. Il faut que les autorités les remettent en liberté dans l’attente des résultats de l’examen de leur demande d’asile.
Astrid et Arturo sont arrivés aux États-Unis en février 2015 après avoir fui des dangers qui les menaçaient dans leur pays, le Guatemala, en raison de leur appartenance au peuple indigène quiché. À la frontière sud des États-Unis, ils ont été appréhendés par le Service américain des douanes et de la protection des frontières (CBP) et placés en détention. Le CBP les a relâchés le lendemain après leur avoir remis une assignation à comparaître devant un tribunal chargé des affaires d’immigration, qui n’indiquait aucune date ni lieu de comparution. Ils ignoraient qu’ils pouvaient déposer une demande d’asile. Astrid et son père vivent à Easton, en Pennsylvanie, à la même adresse depuis que le CBP les a libérés. Actuellement en classe de quatrième à l’Easton Area Middle School, Astrid est scolarisée dans cet établissement depuis le CM2.
Le 20 février 2018, vers 5 heures du matin, Astrid dormait dans sa chambre lorsque six agents armés du Service de contrôle de l’immigration et des douanes (ICE) se sont postés devant son lit et l’ont réveillée en criant : « Immigration ! Debout ! » Ils ont ordonné à tous les occupants du logement de se rassembler dans une pièce et leur ont demandé de présenter une pièce d’identité. Ils n’ont présenté aucun mandat, ni indiqué qui ils cherchaient. Astrid (encore en pyjama) et Arturo ont alors été emmenés au Centre d’hébergement du comté de Berks.
Bien qu’ils résident à la même adresse depuis leur arrivée aux États-Unis et qu’ils y reçoivent du courrier, ils affirment n’avoir jamais reçu de notification d’une audience au tribunal depuis la première assignation à comparaître remise par le CBP. Jusqu’à leur arrestation, ils ne savaient pas qu’un ordre d’expulsion avait été prononcé à leur encontre par les autorités américaines, qui leur reprochent de ne pas s’être présentés devant le tribunal chargé des affaires d’immigration. Le 2 mars, l’avocat de la famille a déposé une requête en vue d’obtenir la réouverture de leur dossier auprès du tribunal de l’immigration de Philadelphie à la suite de l’absence de notification de leur audience. Dans le même temps, ils ont déposé une demande d’asile motivée par leurs craintes de persécution en cas de retour au Guatemala. Leur expulsion fait l’objet d’une mesure de suspension dans l’attente de la décision du juge. Aucun élément ne laisse penser qu’ils risquent de s’enfuir ou présentent un danger pour la société.