Écrire Il faut cesser de punir les manifestantes

Depuis que les talibans ont repris le pouvoir en août 2021, les femmes qui manifestent contre leurs politiques radicales sont victimes de disparitions forcées, d’arrestations arbitraires, de détentions et d’actes de torture et de mauvais traitements.

Les talibans ont notamment arrêté arbitrairement et détenu entre septembre et novembre 2023 quatre femmes, défenseures reconnues des droits humains : Parisa Azada, Neda Parwani, Zholia Parsi et Manizha Seddiqi. Ces quatre femmes n’ont pas pu consulter un avocat ni recevoir de visites régulières de leur famille pendant leur détention et risquent d’être victimes d’actes de torture et d’autres formes de mauvais traitements. Elles n’ont été inculpées d’aucune infraction.

Des membres de la famille de Neda Parwani et de Zholia Parsi ont également été arrêtés. Parisa Azada, Neda Parwani, Zholia Parsi ont été libérées par la suite grâce au travail de pression internationale.

Les femmes arrêtées et leurs proches doivent être libérés immédiatement et sans condition.

Neda Parwani, Parisa Azada, Manizha Seddiqi et Zholia Parsi ont été arrêtées arbitrairement à leur domicile le 9 septembre, le 27 septembre et le 9 octobre respectivement. Selon certaines informations, Zholia Parsi, Neda Parwani et Parisa Azada ont été détenues par les talibans dans le centre de détention du 40e district puis libérées grâce au travail de pression internationale quant à Manizha Seddiqi, elle a été transférée à la prison de Pol Charkhi le 5 décembre 2023.

Depuis qu’elles se sont emparées de Kaboul en août 2021, les autorités talibanes de facto piétinent de plus en plus les droits des femmes et des filles, leur interdisant de participer à la vie politique et à la vie publique du pays. Les politiques adoptées restreignent gravement les droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique, ainsi que les droits à l’égalité et à la non-discrimination. Pourtant, des femmes ont mené des manifestations pacifiques contre les talibans dans plusieurs villes afghanes, notamment Kaboul, Faizabad, Hérat et Mazar-i-Charif.

Les femmes qui organisent ces manifestations ou y participent sont soumises à l’usage illégal de la force, aux arrestations arbitraires et aux détentions, aux disparitions forcées, à la torture ou à d’autres formes de traitements cruels, inhumains ou dégradants. En août 2023, au moins huit membres du Mouvement national d’unité et de solidarité des femmes ont été arrêtées et détenues pendant plusieurs heures parce qu’elles organisaient des manifestations. Lors des rassemblements, les participantes sont insultées, harcelées, intimidées et menacées par des agents talibans armés, qui surpassent largement les manifestant·e·s en nombre et détruisent ou confisquent banderoles, flyers et supports d’information. En outre, certains journalistes qui couvrent ces événements sont soumis à des arrestations arbitraires et des mauvais traitements.

Les autorités talibanes de facto ont aussi suivi des femmes après les manifestations dans le but de les interpeller. Plusieurs ont été arrêtées sous la menace d’une arme chez elles ou dans des centres d’accueil, souvent avec violence. Certains membres masculins de leur famille ont aussi été roués de coups par les talibans au moment de leur arrestation. Une fois arrêtées, les femmes sont détenues au secret et soumises de manière répétée à des actes de torture et d’autres formes de mauvais traitements.

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