Cette affaire a choqué de nombreuses personnes au Bélarus et au sein de la communauté internationale, en raison du jeune âge de Stanislau et Illia Kostseu et des conditions dans lesquelles ils ont grandi. Leur père est décédé quand Stanislau Kostseu n’avait que quelques mois, laissant leur mère en grande difficulté pour élever ses enfants. Leur sœur aînée, Hanna, s’est souvent occupée d’eux à sa place. C’est la première fois depuis plus de dix ans que des hommes aussi jeunes sont condamnés à mort au Bélarus et il n’était jamais arrivé auparavant dans le pays que deux membres d’une même famille risquent l’exécution.
Bien que les autorités du Bélarus continuent d’affirmer qu’elles se dirigent vers l’abolition de la peine capitale, ce cas vient rappeler cruellement que, dans les faits, son système d’application reste intact. Avant leur procès, le président, Alexandre Loukachenko, a déclaré publiquement : « Ce sont des ordures, il n’y a pas d’autre mot pour les qualifier. Ils ont eu des problèmes avant et ont été punis. » L’intervention personnelle du président à un stade si précoce dans la procédure pourrait avoir eu une influence sur leur condamnation, alors qu’il subsiste de sérieux doutes sur l’indépendance de la justice dans le pays.
La prochaine élection présidentielle est prévue pour le 9 août. La liberté d’expression et de réunion au Bélarus fait déjà l’objet d’une énorme répression visant les candidats de l’opposition, leurs équipes et sympathisants, les manifestants, les journalistes et les militants, ce qui suscite l’attention et des critiques dans le pays et à l’échelle internationale.
Si leur demande de grâce est rejetée, Stanislau et Illia Kostseu seront exécutés peu de temps après. Ni eux, ni leur famille ne seront informés de la date et de l’heure de l’exécution, et ils n’auront pas droit à une dernière entrevue. Au Bélarus, les prisonniers condamnés à mort sont exécutés d’une balle dans la nuque, seulement quelques instants après avoir été prévenus. Il faut parfois plusieurs tirs pour les tuer. Les autorités n’informent les familles de l’exécution qu’au bout de plusieurs semaines et refusent de leur remettre les dépouilles des personnes exécutées ou même de leur dire où elles ont été inhumées.
Amnesty International et d’autres organisations ont demandé à maintes reprises que le secret entourant la peine de mort au Bélarus soit levé et ont constaté son impact dévastateur sur les proches des prisonniers exécutés. Pour la famille Kostseu, ce traumatisme est d’autant plus insupportable que ce sont deux très jeunes frères qui risquent l’exécution.