Le poète, écrivain, critique de film et défenseur des droits humains omanais Abdullah Habib est détenu dans les locaux des services de renseignements à Mascate depuis le 15 avril. Il n’a pas été autorisé à s’entretenir avec un avocat ni avec sa famille. Cet homme est un prisonnier d’opinion. Amnesty International demande sa libération immédiate et sans condition.
Abdullah Habib, 52 ans, a été convoqué par le Service de sécurité intérieure d’Oman (ISS) le 15 avril, vers 17 heures, pour être interrogé par l’Unité spéciale du commandement général de la police d’Oman dans la capitale, Mascate. À son arrivée, il a été placé en détention au secret et est détenu depuis, sans pouvoir consulter un avocat ni communiquer avec sa famille.
Les autorités omanaises n’ont donné aucun motif expliquant l’arrestation d’Abdullah Habib. Selon certaines informations, il aurait été interpellé pour avoir posté des commentaires pacifiques sur Facebook dans lesquels il exprimait son soutien à Hafiz Mohammad Shaker, fils de 17 ans de la défenseure des droits humains Habiba Al Hanaei, et demandait au Sultan d’Oman Qaboos bin Said al Busaidi de révéler où se trouvaient les corps des victimes de la rébellion du Dhofar dans les années 1960 et 1970.
Abdullah Habib a pris part aux manifestations en 2011 en faveur d’un meilleur niveau de vie à Oman, qui ont fait écho aux soulèvements dans la région. Il a participé à un rassemblement pacifique place du Peuple, devant le Parlement d’Oman – le Conseil consultatif – à Mascate, le 14 mai 2011.
Oman impose des restrictions arbitraires au droit à la liberté d’expression et, depuis quelques années, de nombreux manifestants pacifiques, détracteurs du gouvernement et autres sont arrêtés et détenus, souvent pour trouble à l’ordre public ou en vertu de dispositions du Code pénal formulées en termes vagues et érigeant en infraction l’outrage au Sultan. Ils sont souvent détenus durant plusieurs jours, avant d’être remis en liberté.