Écrire Il faut libérer un journaliste détenu arbitrairement

Younis Abdelsalam Égypte

Le journaliste Younis Abdelsalam est maintenu en manière arbitraire sans inculpation par les autorités houthies de facto depuis près d’un an. Il a été accusé à tort d’avoir communiqué avec des entités étrangères. À la suite de son arrestation, il a été soumis à des disparitions forcées pendant plusieurs semaines, puis maintenu en détention au secret pendant au moins trois mois.

Amnesty International appelle les autorités houthies de facto à libérer Younis Abdelsalam sans délai. Dans l’attente de sa libération, elles doivent veiller à ce qu’il soit protégé contre la torture et toute autre forme de mauvais traitement, à ce qu’il puisse consulter un avocat et contacter sa famille, et à ce qu’il bénéficie de soins médicaux adéquats.

Toutes les parties au conflit qui se déroule au Yémen, y compris les forces houthies, le gouvernement, la coalition dirigée par l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis ainsi que les forces yéménites soutenues par les Émirats, procèdent à des détentions arbitraires, des disparitions forcées, des tentatives de harcèlement, des actes de torture et autres mauvais traitements et des procès iniques.

Dans les zones sous leur contrôle, les forces houthies ont arrêté et détenu arbitrairement des détracteurs et des opposant·e·s, ainsi que des journalistes, des défenseur·e·s des droits humains et des membres de la communauté baha’i, dont beaucoup ont subi des procès iniques, une détention au secret ou encore une disparition forcée. La majorité des personnes visées étaient des membres ou des sympathisant·e·s du parti politique Al Islah.

En mai 2021, Amnesty International a publié un rapport, intitulé Released and Exiled : Torture, unfair trials and forcible exile of Yemenis under Huthi rule, fruit d’une enquête minutieuse sur ce qu’a vécu une minorité de non-combattants, dont des journalistes, des opposant·e·s politiques et des membres de la minorité religieuse baha’ie, libérés dans le cadre d’accords politiques en 2020, après avoir été détenus illégalement et torturés pendant des périodes allant jusqu’à sept ans. Une fois libérés, les Baha’is ont été contraints à l’exil, les Nations unies facilitant leur départ, tandis que huit prisonniers ont été bannis vers d’autres régions du pays.

Les conditions de vie dans les prisons et les centres de détention gérés par les Houthis, notamment la surpopulation massive dans les cellules, le manque d’accès aux soins, à une nourriture suffisante, à de l’eau propre et à des installations sanitaires ont concouru à la propagation du COVID-19, exposant ainsi les détenu·e·s à d’importants risques pour leur santé. Toutes les parties au conflit n’ont pas pris les mesures nécessaires pour protéger les détenu·e·s et ralentir la diffusion du virus dans les prisons et les centres de détention, par exemple en fournissant des masques et d’autres produits d’hygiène.

Le gouvernement yéménite reconnu par la communauté internationale a harcelé, menacé et détenu arbitrairement des défenseur·e·s des droits humains et d’autres militant·e·s. Dans le sud du pays, les forces yéménites soutenues par les Émirats arabes unis ont mené une campagne de détentions arbitraires et de disparitions forcées. En mai 2018, Amnesty International a publié un rapport exposant de manière détaillée les cas de 51 hommes détenus dans un réseau de prisons secrètes par des forces émiriennes et yéménites opérant en dehors du contrôle du gouvernement yéménite, dont des personnes détenues entre mars 2016 et mai 2018.

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