Mohamed Ibrahim Osman Bulbul exerce ses activités en Somalie, un pays ravagé par les conflits depuis plus de 30 ans. Les opérations militaires menées contre Al Shabab par le gouvernement somalien et les troupes étrangères, dont la Mission de transition de l’Union Africaine en Somalie (ATMIS) et l’armée américaine, continuent de faire de nombreuses victimes parmi la population civile. Toutes les parties au conflit continuent de bafouer le droit international humanitaire et relatif aux droits humains. Des civil·e·s sont tués de manière aveugle par les forces somaliennes et leurs alliés lors d’affrontements avec Al Shabab, ainsi que lors d’échanges de tirs dans le cadre de violences entre clans qui perdurent dans certaines régions du pays.
Au fil des ans, le droit à la liberté d’expression est sévèrement réprimé en Somalie. Des journalistes et des professionnel·le·s des médias ont été frappés, harcelés, intimidés, menacés et soumis à la détention arbitraire, notamment par la police, l’armée et d’autres représentant·e·s du gouvernement. Les autorités limitent toujours l’accès à l’information et bâillonnent la liberté de la presse. Elles font également des descentes dans les médias et les ferment temporairement afin d’empêcher ou de décourager la couverture des événements d’actualité et à titre de représailles pour les reportages critiques. Au cours des cinq dernières années, plus de 12 journalistes ont été tués. Les auteurs de ces atteintes aux droits humains ont rarement à répondre de leurs actes.
Le gouvernement actuel continue de restreindre la liberté de la presse. En décembre 2022, il a publié une directive demandant aux médias locaux de soumettre à approbation tous les contenus avant de les diffuser. Le 8 octobre 2022, le ministère de l’Information somalien a émis une directive interdisant la « diffusion de messages relevant d’une idéologie extrémiste par le biais des médias traditionnels et des réseaux sociaux ».