Écrire Il faut libérer un médecin égyptien

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Vous pouvez aussi envoyer votre message à l’ambassade d’Arabie saoudite à Bruxelles : beemb@mofa.gov.sa

Vous pouvez aussi personnaliser votre courrier avant de l’envoyer, cela augmentera la probabilité qu’il parvienne aux destinataires. Veillez à ce que votre courrier soit respectueux et persuasif - n’utilisez pas de langage haineux. Expliquez que vous suivrez de près cette campagne et que vous en parlerez à d’autres personnes.

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Le 23 mai, la Cour suprême siégeant à Riyadh, la capitale saoudienne, a confirmé la peine de 10 ans d’emprisonnement prononcée à l’encontre du médecin égyptien Sabri Shalaby.

Le Tribunal pénal spécial avait condamné cet homme pour des charges controuvées liées au terrorisme, à l’issue d’un procès dont l’iniquité était flagrante. Sabri Shalaby a été maintenu à l’isolement pendant les 10 premiers mois de son incarcération, dont trois mois durant lesquels il a été détenu au secret.

Amnesty International appelle les autorités saoudiennes à le libérer immédiatement. Dans l’attente de sa libération, il faut qu’il bénéficie sans délai de soins médicaux adaptés.

Sabri Shalaby est un médecin qui a travaillé pour le ministère saoudien de la Santé entre 2006 et 2019. En 2017, il a engagé une procédure devant le tribunal administratif de Tabuk afin d’obtenir une indemnisation après s’être rendu compte qu’il était inscrit sous une qualification inférieure à celle du poste qu’il occupait depuis 10 ans. En 2019, le tribunal a statué en sa faveur et ordonné au ministère de la Santé de lui verser les sommes dues à titre rétroactif. Cependant, le ministère a interjeté appel de la décision, mis fin au contrat de Sabri Shalaby et délivré à celui-ci un visa de sortie.

Avant l’audience d’appel, des agents des forces de sécurité se présentant comme des membres de la Direction générale des enquêtes, à Tabuk, une ville du nord-ouest de l’Arabie saoudite, ont arrêté Sabri Shalaby à son domicile le 28 janvier 2020. Ils n’ont pas indiqué le motif de cette arrestation et ont dit à Sabri Shalaby qu’ils l’emmenaient simplement pour un bref interrogatoire. Ils ont perquisitionné minutieusement dans la totalité de la maison et saisi ses livres de médecine, son ordinateur portable, ses téléphones mobiles et ses clés USB. Selon sa famille, ils n’ont pas produit de mandat d’arrêt ni d’autorisation de perquisition.

Sabri Shalaby a été détenu à la prison d’Abha, dans le sud-ouest du pays, pendant les deux premières années et demie de sa détention, avant d’être transféré à la prison de Dhahban, près de Djeddah, où il se trouve toujours.

En février 2021, il a été jugé par le Tribunal pénal spécial pour des charges liées à son appartenance présumée aux Frères musulmans. Ce procès visait huit personnes, dont Sabri Shalaby ne connaissait pas et n’avait jamais rencontré la plupart, selon ses propres déclarations. Le Tribunal pénal spécial l’a condamné initialement à une peine de 20 ans de réclusion, suivie d’une expulsion d’Arabie saoudite. La peine a été ramenée à 10 ans en appel.

D’après les informations dont dispose Amnesty International, le ministère public n’a présenté aucune preuve matérielle en rapport avec l’appartenance présumée de Sabri Shalaby aux Frères musulmans, que l’Arabie saoudite considère comme une organisation terroriste, et s’est appuyé sur les témoignages de deux coprévenus et une confirmation de l’Agence nationale de sécurité selon laquelle Sabri Shalaby soutenait les Frères musulmans.

Lors de ses deux premières séances d’interrogatoire, Sabri Shalaby a été questionné au sujet de son affiliation politique et de ses relations avec ses coprévenus. Le tribunal ne lui a jamais présenté les éléments à charge.

Amnesty International a fait état dans un rapport de l’utilisation systématique par les autorités saoudiennes, depuis 2011, du Tribunal pénal spécial pour faire taire et punir la dissidence. L’organisation a constaté que les juges de cette juridiction ont présidé des procès manifestement iniques et prononcé des peines de prison allant jusqu’à 30 ans ainsi que de nombreuses condamnations à mort en vertu de dispositions vagues de la législation visant à lutter contre le terrorisme et la cybercriminalité.

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