Walid Daqqah est un citoyen palestinien d’Israël âgé de 63 ans. Il est écrivain et père d’une fillette de quatre ans. Le 25 mars 1986, les forces israéliennes l’ont arrêté ; il avait alors 24 ans. En mars 1987, un tribunal militaire israélien l’a condamné à la réclusion à perpétuité après l’avoir déclaré coupable d’avoir commandé le groupe affilié au Front Populaire pour la Libération de la Palestine (FPLP) qui avait enlevé et tué le soldat israélien Moshe Tamam en 1984.
En 2012, la peine de Walid Daqqah a été ramenée à 37 ans de réclusion, le président de l’époque, Shimon Peres, ayant accepté sa demande de remise de peine. Toutefois, début 2018, cinq ans avant la fin de sa peine, il a été condamné dans une affaire distincte à deux années supplémentaires pour avoir tenté de faire entrer des téléphones portables dans la prison afin d’aider d’autres prisonniers à communiquer avec leurs familles.
La santé de Walid Daqqah s’est dégradée au fil des ans, du fait de la négligence médicale imputable aux Services pénitentiaires israéliens. En décembre 2022, une forme rare de cancer de la moelle osseuse lui a été diagnostiquée, nécessitant d’urgence une greffe de moelle osseuse.
Le 6 novembre 2023, Walid Daqqah a été transféré de manière inattendue à la prison de Gilboa, dans le nord d’Israël, où les cellules sont extrêmement surpeuplées et où les personnes détenues, y compris celles qui sont malades, sont privées ne serait-ce que d’un accès minimum à des soins médicaux adéquats et des conditions d’hygiène adaptées. Sur place, il a été torturé et humilié à plusieurs reprises. L’avocat qui a pu lui rendre visite depuis a indiqué à Amnesty International que, le jour du transfert de Walid Daqqah à la prison de Gilboa, une vingtaine de fonctionnaires, dont du personnel médical, l’attendaient sur place et qu’ils l’avaient menotté les mains derrière le dos, l’avaient traîné et avaient tenté de le forcer à embrasser le drapeau israélien tout en lui donnant des coups très forts dans le ventre. Pendant qu’ils le frappaient, ils lui ont dit que c’était un message de Miri Regev. Lorsqu’elle était ministre de la Culture d’Israël, cette dernière a ordonné l’arrêt des financements publics accordés au théâtre al Midan, situé à Haïfa, car il avait programmé une pièce écrite par Walid Daqqah en prison.
En raison de la négligence médicale extrême et des mauvais traitements qu’il a subis – qui se sont aggravés pendant son séjour à la prison de Gilboa – il a dû être hospitalisé deux fois depuis décembre après une nette détérioration de son état de santé. Son épouse, Sanaa, ne l’a guère qu’aperçu depuis presque cinq mois. Il est actuellement détenu à la prison d’Ayalon (anciennement prison de Ramleh).
Passez à l’action en écrivant à Isaac Herzog, le président de l’État d’Israël, pour l’appeler à gracier Walid Daqqah, à permettre sa libération immédiate et, dans l’attente, à exiger qu’il bénéficie du niveau adéquat de soins médicaux dont il a besoin, conformément aux obligations d’Israël au regard du droit international relatif aux droits humains.