Écrire Il faut mettre fin aux attaques visant des défenseur·e·s des droits humains

Cristina Palabay, la secrétaire générale de Karapatan, une alliance de défense des droits humains basée aux Philippines, a reçu le 22 avril un SMS menaçant d’une personne non identifiée, l’avertissant qu’elle et d’autres personnes allaient être tuées cette année. Quelques heures plus tôt, Bernardino Patigas, un membre de Karapatan, avait été abattu dans la ville d’Escalante, dans la province du Negros Occidental. Cet homme est le deuxième défenseur des droits humains tué dont le nom figurait sur une « liste de personnes à abattre » qui aurait été publiée en 2018. L’homicide de Bernardino Patigas et les menaces à l’encontre de Cristina Palabay surviennent dans un contexte de risques grandissants pour les défenseur·e·s des droits humains dans le pays.

Selon Karapatan, au moins 50 ouvriers et ouvrières agricoles et défenseur·e·s des droits humains ont été tués sur l’île de Negros depuis que le Président Rodrigo Duterte est arrivé au pouvoir en juillet 2016. Parmi ces personnes figure Bernardino Patigas, qui a été abattu le 22 avril 2019 alors qu’il quittait un événement lié aux élections dans la ville d’Escalante, dans le Negros Occidental, où il cherchait à se faire réélire en tant que membre du conseil municipal. Bernardino Patigas était le fondateur et le secrétaire général de l’organisation North Negros Alliance for Human Rights Advocates, une organisation membre de l’alliance de défense des droits humains Karapatan.
Selon les informations de Karapatan, 48 défenseur·e·s des droits humains du groupe ont été tué·e·s depuis 2016. Bernardino Patigas est le deuxième défenseur des droits humains tué dont le nom figurait sur une « liste de personnes à abattre » qui aurait été publiée par des personnes inconnues dans le Negros Occidental au début de l’année 2018. Le premier était Benjamin Ramos, avocat spécialiste des droits humains, tué en novembre 2018. La police nationale philippine a ordonné une enquête sur l’homicide de Benjamin Ramos, mais n’a pas encore rendu ses conclusions publiques.
Des organisations de défense des droits humains aux Philippines, notamment Karapatan, ont fait l’objet de campagnes de diffamation et le gouvernement a affirmé qu’elles servaient de couverture au Parti communiste philippin, ce qui, associé aux menaces grandissantes du gouvernement à leur encontre, a fait de ces organisations et de leurs membres la cible d’actes de harcèlement et d’attaques, et notamment d’homicides.
Beaucoup d’organisations que le gouvernement associe à des groupes communistes ont critiqué la « guerre contre la drogue » menée par le gouvernement de Rodrigo Duterte, qui s’est traduite par l’exécution extrajudiciaire de milliers de personnes soupçonnées de consommer ou de vendre de la drogue, dont la plupart appartenaient aux franges les plus pauvres de la population.

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