Écrire Il faut protéger des défenseur·e·s des droits humains qui sont en danger

Le 24 mars, le Comité régional de défense des droits humains (CREDHOS), situé dans le département de Santander, a reçu un appel menaçant de la part d’un inconnu se présentant comme un membre du bloc Magdalena Medio du groupe armé FARC-EP, qui a déclaré : « Arrêtez vos publications et arrêtez de faire les balances, les employés du CREDHOS sont des objectifs militaires, vous avez 48 heures pour quitter Barrancabermeja ».

Quelques minutes plus tard, le président du CREDHOS a reçu un message vocal menaçant.

Nous exhortons les autorités à garantir pleinement leur protection, conformément au plan de réparation collective convenu en 2016.

Le Comité régional de défense des droits humains (CREDHOS), implanté dans le département de Santander, a été fondé en 1987 dans la ville de Barrancabermeja. Depuis plus de 30 ans, le CREDHOS travaille à la défense, la promotion et la protection des droits humains, et son action s’étend à huit municipalités de la région du Magdalena Medio, dans le nord de la Colombie. Ces dernières années, l’action en rapport avec les conflits socio-environnementaux dans la région a pris beaucoup d’importance au sein de l’organisation. Le CREDHOS défend le droit des populations à un environnement sain.

Des employé·e·s du CREDHOS ont été menacés, harcelés et tués en raison du travail effectué depuis la création de cette organisation. Les atteintes les plus récentes à la sécurité du personnel du CREDHOS incluent :

• Le 10 février 2021, une source confidentielle a indiqué au CREDHOS qu’un groupe armé avait désigné son personnel comme objectif militaire

• Le 9 janvier 2021, un tract signé par des personnes se présentant comme « Le bloc Magdalena Medio des FARC-EP » a circulé sur les réseaux sociaux et les applications de messagerie instantanée. Ce tract réclamait une modification dans un rapport publié par le CREDHOS plusieurs semaines auparavant, qui comportait une analyse des liens entre groupes armés et économies illicites dans deux sous-régions de Colombie : le sud du département de Bolívar et le nord-est du département d’Antioquia

• Le 24 octobre 2020, des inconnus se sont introduits dans l’appartement d’Ivonne Suarez Pinzón, membre du Conseil exécutif du CREDHOS et directrice des Archives de la mémoire orale des victimes du conflit armé interne (AMOVIUIS), où étaient conservés des documents relatifs aux affaires présentées par l’organisation devant la « Juridiction spéciale de paix ».

• Le 1er septembre 2020, le secrétaire du Conseil exécutif du CREDHOS, Abelardo Sanchez, a signalé au ministère public que des hommes non identifiés avaient surveillé son domicile la nuit précédente.

En 2016, l’Unité pour les victimes (assistance et indemnisation) a reconnu que le CREDHOS pouvait prétendre à des réparations pour les torts subis depuis sa création. La mise en œuvre de ces mesures a officiellement débuté en mars 2019. Ce plan consiste en 16 mesures à appliquer au siège de l’organisation, à Barrancabermeja, et dans huit municipalités concernées par le travail du CREDHOS.

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