G N Saibaba, militant et universitaire handicapé, a été condamné au titre d’une loi antiterroriste draconienne le 7 mars 2017 et il est toujours privé des soins médicaux dont il a besoin dans la prison centrale de Nagpur. À cause de ses problèmes de santé chroniques, sa famille a peur qu’il ne passe pas l’hiver s’il n’a pas immédiatement accès aux soins médicaux dont il a besoin.
G N Saibaba a été reconnu coupable de plusieurs infractions, notamment d’« activités illégales », de conspiration en vue de commettre des « actes terroristes » et d’« appartenance à une organisation terroriste ». Le 7 mars 2017, il a été condamné à la réclusion à perpétuité par un tribunal du Maharashtra, au titre de la Loi relative à la prévention des activités illégales, loi antiterroriste draconienne.
Paralysé des deux jambes à la suite d’une poliomyélite, G N Saibaba se déplace en fauteuil roulant et est détenu à la prison centrale de Nagpur (État du Maharashtra). On lui a également diagnostiqué une pancréatite aiguë et des problèmes de dos qui l’empêchent d’utiliser correctement son épaule et sa main gauches. Il souffre aussi d’une pathologie cardiaque et d’hypertension.
Certains points de la Loi relative à la prévention des activités illégales, notamment sa définition large des « activités illégales » et de l’« appartenance » à des « organisations terroristes », ne sont pas conformes aux normes internationales en matière de droits humains. La condamnation de G N Saibaba est essentiellement basée sur des documents et des vidéos que le tribunal a déclarés être des preuves qu’il était membre d’une organisation de premier plan du Parti communiste indien (maoïste), parti interdit.
Amnesty International pense que les charges retenues contre G N Saibaba ont été forgées de toute pièces et que son procès n’était pas conforme aux normes internationales d’équité des procès
À la suite de son arrestation, l’état de santé de G N Saibaba s’est considérablement aggravé. Sa femme a déclaré qu’il lui avait dit qu’il souffrait de douleurs aigües et qu’il s’était évanoui trois fois dans sa cellule depuis sa condamnation. Il a également dit à son avocat que la direction de la prison retardait régulièrement l’accès à ses soins médicaux vitaux. La direction de la prison n’a pas fourni à la famille et à aux avocats de G N Saibaba les informations nécessaires sur l’évolution de son état de santé et ne l’a pas emmené dans un hôpital équipé pour lui apporter les soins dont il a besoin. De plus, on s’inquiète toujours de ses conditions de détention, notamment des problèmes liés aux services sanitaires et de la satisfaction de ses besoins fondamentaux, comme l’accès à un matelas et à des vêtements adaptés.
Si sa situation n’est pas immédiatement corrigée, G N Saibaba et sa famille craignent qu’il ne passe pas l’hiver. Empêcher des détenus d’accéder à des soins médicaux est un traitement cruel, inhumain et dégradant qui peut s’apparenter à de la torture.