Hamid Ahmadi, un Iranien arrêté alors qu’il était mineur, risque d’être exécuté sous peu. Il a été placé à l’isolement à la prison de Lakan, à Rasht (nord de l’Iran), en prévision de son exécution, qui doit avoir lieu le 4 février.
Il avait 17 ans lorsqu’il a été arrêté pour avoir poignardé à mort un jeune homme lors d’une bagarre avec quatre autres personnes en 2008.
Hamid Ahmadi doit être exécuté le 4 février pour avoir poignardé un jeune homme lors d’une bagarre impliquant cinq personnes qui s’est déroulée à Siahkal (province du Gilan) en 2008 ; il n’était alors âgé que de 17 ans. Le 28 janvier, il a été placé à l’isolement à la prison de Lakan, à Rasht (province du Gilan), en prévision de son exécution. C’est la troisième fois qu’une date d’exécution est fixée pour Hamid Ahmadi et que celui-ci est plongé dans l’angoisse de ce transfert. La fois précédente, en mai 2015, son exécution a été annulée au dernier moment sous la pression de l’opinion publique. Il a obtenu d’être rejugé en vertu de nouvelles dispositions du Code pénal islamique de 2013 sur la condamnation des mineurs. Cependant, le tribunal pénal de la province du Gilan l’a condamné à mort pour la deuxième fois en décembre 2015.
Hamid Ahmadi, aujourd’hui âgé de 26 ans, a été condamné à mort pour la première fois en août 2009 à l’issue d’un procès inique devant la 11e chambre du tribunal pénal de la province du Gilan. Le tribunal s’est appuyé sur des « aveux » que le jeune homme avait prononcés au poste de police après son arrestation, alors qu’il était privé d’avocat et coupé de sa famille. Hamid Ahmadi a pourtant affirmé que ces « aveux » avaient été obtenus au moyen d’actes de torture et d’autres mauvais traitements. Des policiers l’ont détenu pendant trois jours dans une cellule dégoûtante, maculée de taches d’urine, lui ont attaché les mains et les pieds et l’ont poussé face contre terre, l’ont attaché à un poteau dans la cour, lui ont asséné des coups de pied dans les parties génitales et l’ont privé d’eau et de nourriture. Un policier lui a dit qu’il ne devait pas avoir peur de l’exécution et devait simplement « avouer », pour que l’enquête puisse aboutir au plus vite. Hamid Ahmadi a déclaré que la douleur qui lui était infligée était si forte qu’il était prêt à avouer n’importe quoi pour qu’elle cesse. À la connaissance d’Amnesty International, ses allégations de torture n’ont pas fait l’objet d’une enquête.