Peyman Barandah risque d’être exécuté de façon imminente, le 10 mai, à la prison d’Adel Abad à Shiraz, dans la province de Fars, en Iran. Il avait 15 ans lors de son arrestation et a été condamné à mort à l’issue d’un procès d’une iniquité flagrante.
Le 2 mai, le procureur de Shiraz a rencontré la famille de Peyman Barandah et lui a dit que, si la somme de 5,5 milliards de rials (169 500 dollars des États-Unis) versée au titre du « prix du sang » (diya) n’était pas créditée sur le compte bancaire de la famille de la victime à la date convenue du 7 mai, Peyman Barandah serait exécuté le 10 mai comme prévu. Les parents du condamné ont remis un chèque de ce montant aux parents de l’adolescent que le jeune homme est accusé d’avoir tué, mais ils ne disposaient pas de cette somme au moment où ils ont fait le chèque, et ils ont annoncé n’être toujours pas en mesure de payer. Le procureur leur a dit que ses services ne pourraient rien faire pour empêcher l’exécution. L’exécution de Peyman Barandah avait initialement été programmée le 9 avril, mais elle avait été reportée à la dernière minute afin de laisser plus de temps à sa famille pour rassembler l’argent nécessaire.
La procédure judiciaire qui a abouti à la condamnation de Peyman Barandah pour meurtre a été manifestement inique. Après son arrestation en juin 2010, l’adolescent a été placé en détention à l’isolement pendant trois mois dans un centre de détention de la police à Shiraz, où il n’a pu avoir aucun contact avec sa famille ni avec un avocat. Il a déclaré avoir été passé à tabac et soumis à d’autres formes de torture et de mauvais traitements pendant cette période. Il a rencontré son avocat pour la première fois lors de son procès, qui s’est déroulé sur deux courtes audiences d’environ deux heures chacune devant un tribunal pour adultes, sans qu’il ne bénéficie des protections spécifiques prévues par la justice des mineurs.
Aucune enquête sur ses allégations de torture n’a été ordonnée par le tribunal. En août 2012, il a été condamné à mort après avoir été déclaré coupable de meurtre dans l’affaire de l’homicide d’un adolescent tué à coups de couteau au cours d’une rixe en juin 2010. Peyman Barandah a toujours clamé son innocence, expliquant que les coups mortels avaient été portés par un autre mineur. Sa condamnation à mort a été confirmée en septembre 2013 par la sixième chambre de la Cour suprême.