Ali Aarrass est en détention prolongée à l’isolement depuis son transfert à la prison locale de Tiflet II le 10 octobre 2016. Son état de santé s’est considérablement détérioré en raison de ces conditions de détention.
Le 10 octobre 2016, le détenu belgo-marocain Ali Aarrass a été transféré de la prison locale de Salé II à la prison locale de Tiflet II, à environ 60 kilomètres de Rabat, la capitale marocaine. Depuis, les autorités pénitentiaires l’ont maintenu en détention à l’isolement dans une partie presque vide de la prison, et ont limité son accès à la cour à une heure par jour. D’après sa famille et ses avocats, il dort sur une dalle en béton, avec peu de couvertures, ne peut prendre qu’une douche par semaine et ne reçoit pas suffisamment de nourriture. Il ne peut en outre appeler ses proches que très brièvement une fois par semaine, et ceux-ci ne peuvent pas lui rendre visite régulièrement, car la plupart d’entre eux vivent en Belgique et son père vit à Melilla, en Espagne, et est très malade. L’état de santé d’Ali Aarrass, déjà fragile après six ans de détention, s’est considérablement détérioré en raison de ces conditions de détention. Il souffre de vomissements et d’évanouissements fréquents. En novembre 2016 et janvier 2017, des représentants du Conseil national des droits de l’homme du Maroc ont rendu visite à Ali Aarrass en prison, mais il est malgré cela toujours en détention à l’isolement.
Ali Aarrass n’a des contacts que très limités avec d’autres détenus et est maintenu dans sa cellule individuelle 22 à 23 heures par jour depuis le 10 octobre 2016. Ces conditions s’apparentent à un isolement prolongé au titre de l’Ensemble de règles minima des Nations unies pour le traitement des détenus (règles Mandela). La détention à l’isolement prolongée et pour une durée indéterminée s’apparente à de la torture ou à d’autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants au titre des règles Mandela, et ne doit être imposée sous aucun prétexte. En réponse à une lettre d’Amnesty International exprimant des préoccupations quant à la détention à l’isolement d’Ali Aarrass, la Délégation générale à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion du Maroc a déclaré que le maintien à l’isolement d’Ali Aarrass était dû au fait que la prison était neuve et qu’elle n’accueillait pas beaucoup de détenus. Il n’est cependant pas nécessaire que l’isolation ait pour but d’être une sanction pour qu’elle s’apparente à une détention à l’isolement.