Aslan Yandiev a été arrêté par les autorités slovaques le 20 janvier 2011, peu avant que le bureau du procureur général de la Fédération de Russie ne soumette une demande d’extradition le concernant. Il risque d’être extradé à tout moment vers la Russie, une décision de la ministre de la Justice ayant fait droit à cette requête le 7 février. S’il est extradé, Aslan Yandiev risque d’être victime de torture et d’autres mauvais traitements.
Amnesty International craint qu’Aslan Yandiev (de son nom complet Aslan Akhmetovich Yandiev) ne soit torturé et soumis à des mauvais traitements, s’il est extradé de la Slovaquie vers la Fédération de Russie. En effet, la ministre de la Justice a décidé le 7 février d’autoriser son extradition, faisant suite à de précédentes décisions des tribunaux slovaques, qui ont rejeté en 2016 son recours contre les décisions d’extradition. En application de la décision de la ministre de la Justice, Aslan Yandiev peut être extradé à tout moment. En l’extradant, la Slovaquie bafouerait ses obligations de ne pas transférer des personnes dépendant de sa juridiction vers un lieu où elles risqueraient d’être victimes de torture et d’autres mauvais traitements (principe de non-refoulement) et de garantir leur droit à un procès équitable.
Selon les informations dont dispose Amnesty International, Aslan Yandiev a fui l’Ingouchie (une République du Caucase du Nord, en Fédération de Russie) et demandé l’asile en Slovaquie le 14 mai 2008, car il craignait d’être persécuté par des membres des organes chargés d’appliquer la loi en Ingouchie et en Ossétie du Nord (également situées dans la région du Caucase du Nord) parce qu’il était accusé de plusieurs infractions, qu’il affirme ne pas avoir commises, mais avoir été contraint d’« avouer » sous la torture.
En février 2011, le bureau du procureur général de la Fédération de Russie a déposé une demande d’extradition, affirmant qu’il était inculpé de divers crimes, notamment de participation aux actions d’un groupe armé, possession illégale et transport d’armes à feu et d’explosifs, et actes terroristes. Arrêté par les autorités slovaques le 20 janvier 2011, Aslan Yandiev se trouve en détention administrative depuis.
Tandis qu’Aslan Yandiev attend toujours qu’il soit statué sur sa demande d’asile, il est à craindre que les autorités slovaques ne l’extradent à tout moment. En juin 2013, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a pris des mesures provisoires contre l’extradition d’Aslan Yandiev vers la Fédération de Russie, faisant valoir que cela l’exposerait au risque de torture. Aux termes du droit international, les autorités slovaques sont tenues de ne pas extrader une personne qui jouit de la protection de mesures provisoires prises par la CEDH.