Écrire Un homosexuel convoqué par la police a « disparu »

Kasymberdi Garaev, médecin de 24 ans, a dévoilé son homosexualité dans un article en ligne publié par le service turkmène de Radio Free Europe/Radio Liberty le 21 octobre. Il faisait part de son désespoir, car les relations sexuelles entre hommes constituent une infraction au Turkménistan. Il a été convoqué au poste de police le 24 octobre et personne ne l’a revu depuis. Parallèlement, les autorités ont lancé une campagne afin d’identifier les lesbiennes, les gays et les personnes bisexuelles, transgenres et intersexuées (LGBTI) présumés.

Au Turkménistan, les citoyens vivent dans un environnement où les violations des droits humains sont graves et courantes. Le droit à la liberté d’expression est fortement restreint et tous les médias sont contrôlés par l’État. La torture et les autres mauvais traitements seraient très répandus et les prisonniers sont détenus dans des conditions s’apparentant à des traitements inhumains et dégradants, et sont parfois soumis à des disparitions forcées. Les morts en détention sont fréquentes et ne font pas l’objet d’enquêtes.

Les relations sexuelles librement consenties entre hommes constituent une infraction pénale au Turkménistan passible de deux années d’emprisonnement. Du fait de l’homophobie et de la transphobie omniprésentes au sein de la société, les lesbiennes, les gays et les personnes bisexuelles, transgenres et intersexuées (LGBTI) sont très exposés au risque de torture et de mauvais traitements, notamment aux violences sexuelles et aux tentatives d’extorsion de la police. La plupart subissent de fortes pressions de la part de leurs proches qui cherchent à protéger l’« honneur de la famille » en imposant des mariages forcés.

Depuis que l’histoire de Kasymberdi Garaev a été rendue publique, les autorités turkmènes tentent d’identifier les personnes LGBTI qui travaillent dans les institutions publiques. Selon certaines informations, les services de santé publique ont reçu l’ordre d’identifier les LGBTI en réalisant un dépistage des infections sexuellement transmissibles.

Dans son interview, Kasymberdi Garaev a révélé qu’en 2018, il a été arrêté par des policiers après avoir commencé à correspondre sur Internet avec un homme qui était en fait un informateur de la police. Pendant sa garde à vue, il a été torturé avec une matraque électrique. Il a été libéré grâce à l’intervention d’un proche. Après sa libération, sa famille a tenté de le marier de force pour dissimuler son orientation sexuelle.

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