L’organisation internationale Global Witness, ainsi que les organisations honduriennes MILPAH, COPINH et CEHPRODEC font face à une campagne de dénigrement à leur encontre en raison de leur travail de défense des droits fonciers, territoriaux et environnementaux au Honduras. L’intensification de cette campagne les expose à de nouvelles agressions et à du harcèlement.
Le 31 janvier, l’organisation internationale Global Witness a publié un nouveau rapport sur la situation des défenseurs des droits fonciers, territoriaux et environnementaux au Honduras. Le week-end précédent, une affiche avait commencé à circuler sur les réseaux sociaux, accusant les membres des organisations honduriennes le Mouvement indigène indépendant lenca de La Paz (Movimiento Indígena Lenca Independiente de La Paz, MILPAH), le Centre hondurien pour la promotion du développement communautaire (Centro Hondureño de Promoción para el Desarrollo Comunitario, CEHPRODEC) et le Conseil civique d’organisations indigènes et populaires du Honduras (Consejo Cívico de Organizaciones Populares e Indígenas de Honduras, COPINH), ainsi que Global Witness, de discréditer le pays, de s’être alliés avec des groupes radicaux et de financer des campagnes de dénigrement contre le Honduras. Le 1er février, Amnesty International a appelé les autorités honduriennes à reconnaître publiquement la légitimité et l’importance du travail que réalisent ces défenseurs des droits humains.
Le 2 février, l’intensité de la campagne de dénigrement contre ces organisations s’est amplifiée après l’apparition d’un membre de Global Witness et de deux membres de MILPAH dans une émission matinale sur la télévision hondurienne. Les personnes participant à l’émission ont critiqué le rapport de Global Witness et ont qualifié les organisations et les peuples autochtones qui soutiennent ce rapport de « menteurs, d’opposants au développement et d’ennemis du peuple hondurien qui cherche du travail et veut sortir de la pauvreté ». Des membres de Global Witness ont déclaré à Amnesty International qu’après l’émission, de nombreux journalistes leur avaient posé des questions en reprenant les mêmes éléments de langage stigmatisants qui avaient été employés durant toute l’émission.
Amnesty International est préoccupée par l’intensité de la campagne de dénigrement contre les défenseurs des droits humains, et par le silence des autorités honduriennes qui ne dénoncent pas les déclarations stigmatisant leurs activités, ce qui risque d’encourager les agressions physiques contre les défenseurs des droits humains, en particulier ceux de MILPAH, COPINH et CEHPRODEC.