Au moins 20 personnes auraient été tuées, des centaines arrêtées et d’autres blessées du fait de la répression violente des manifestations concernant le traitement et le recompte des votes qui ont fait suite à l’élection présidentielle au Honduras, le 26 novembre.
Le Honduras a plongé dans une crise profonde au lendemain de l’élection présidentielle, et des informations font état d’une intensification de la violence de la part des forces de sécurité. Le manque de transparence entourant la manière dont les votes ont été traités et comptés a provoqué de nombreuses manifestations à travers le pays et des barricades ont été érigées dans les rues de plusieurs villes. Les forces de sécurité honduriennes ont répondu par une répression violente, mettant en danger la vie et l’intégrité de centaines de personnes.
Le niveau de violence déployé par les forces de sécurité s’est intensifié depuis le 15 décembre, lorsqu’elles ont réprimé brutalement les manifestations massives organisées dans le cadre d’une grève nationale. D’après des organisations locales, la police, la police militaire et l’armée ont eu recours à une force excessive et ont régulièrement fait usage d’armes létales dans le but de disperser les manifestants.
Entre le 15 et le 20 décembre, au moins 6 nouveaux décès ont été enregistrés, à la suite de la répression violente. De nombreux cas de personnes blessées par balles ou frappées brutalement par les forces de sécurité ont également été signalés, ainsi que des cas qui pourraient s’apparenter à de la torture et à d’autres traitements cruels, inhumains et dégradants. Des organisations de défense des droits humains locales ont confirmé l’usage intensif et sans discernement de gaz lacrymogène, notamment par le biais de bombes lacrymogènes lancées depuis des hélicoptères et dans des maisons, ce qui a provoqué des problèmes respiratoires pour de nombreuses personnes, dont des enfants.
Depuis le 29 novembre, des centaines de personnes ont été arrêtées ou placées en détention au cours des manifestations. Amnesty International a également reçu des informations faisant état de descentes illégales menées la nuit dans des maisons par les forces de sécurité.