Deux sœurs et un frère, condamnés à 12 mois d’emprisonnement parce qu’ils auraient quitté leur domicile pendant la période de deuil national qui a suivi la mort de Fidel Castro, ont entamé une grève de la faim parce qu’ils étaient la cible d’actes de harcèlement et d’intimidation à Cuba depuis leur libération conditionnelle, en avril. Leurs condamnations doivent être annulées et ils doivent être libérés sans condition.
Les jumelles Anairis et Adairis Miranda Leyva, leur frère Fidel Manuel Batista Leyva et leur mère Maydolis Leyva Portelles, tous défenseurs des droits humains, ont été arrêtés le 27 novembre 2016, soit deux jours après la mort de Fidel Castro. Le frère et les deux sœurs ont été condamnés à 12 mois d’emprisonnement pour « diffamation des institutions, organisations, héros et martyrs de la République de Cuba » et « troubles à l’ordre public » parce qu’ils auraient quitté leur domicile pendant la période de deuil national.
Le 2 avril, après une grève de la faim prolongée, ils ont bénéficié d’une forme de libération conditionnelle dite licencia extrapenal. En pareil cas, les charges ne sont pas abandonnées mais les personnes déclarées coupables sont autorisées à purger le reste de leur peine hors d’un établissement carcéral. Leur mère, quant à elle, est toujours en résidence surveillée.
Le 8 juin, les jumelles et leur frère ont débuté une autre grève de la faim pour protester contre les actes de harcèlement et d’intimidation dont ils faisaient l’objet et pour demander l’annulation des peines prononcées contre les quatre membres de leur famille.
Selon Maydolis Portelles, depuis leur libération conditionnelle, la famille est soumise à des actes de harcèlement et d’intimidation par diverses entités étatiques. Le tribunal municipal de Holguín a convoqué les jumelles et leur frère à plusieurs reprises et a menacé de révoquer leur libération s’ils ne commençaient pas à travailler.
Des membres de la famille ont également été soumis à au moins deux « actes de répudiation », manifestation organisée par le gouvernement qui est courante à Cuba. En outre, plusieurs médecins de l’hôpital Lénine ont refusé de dispenser des soins médicaux aux deux sœurs et à leur frère s’ils ne renonçaient pas à leur grève de la faim, selon Maydolis Porteyes. Les jumelles et leur frère sont actuellement à leur domicile, où ils se trouvent depuis qu’ils ont quitté l’hôpital, le 20 juin.