Le 21 août 2025, les autorités saoudiennes ont exécuté Jalal Labbad pour des infractions qu’il aurait commises avant l’âge de 18 ans. Jalal Labbad a été arrêté en raison de sa participation à des manifestations contre le traitement de la minorité chiite d’Arabie saoudite en 2011 et 2012 à Al Qatif ainsi que de sa présence aux obsèques de personnes tuées par les forces de sécurité.
Le 1er août 2022, le Tribunal pénal spécial l’a déclaré coupable et condamné à mort pour des infractions qu’il était accusé d’avoir commises à 16 ans et 17 ans, à l’issue d’un procès manifestement inique qui n’avait pas toutes les garanties procédurales. Il n’a pas eu accès à une représentation juridique pendant sa détention provisoire et a déclaré au tribunal qu’il avait été torturé afin qu’il « avoue ». Le tribunal n’a pas enquêté sur ses allégations de torture et d’autres mauvais traitements.
Une cour d’appel a confirmé la condamnation de Jalal Labbad le 4 octobre 2022. En octobre 2023, Amnesty International a reçu des informations fiables indiquant que la Cour suprême saoudienne avait confirmé sa peine de mort en secret.
Un frère de Jalal Labbad, Fadel Labbad, a été exécuté en 2019. Un autre de ses frères, Mohammad Labbad, a été condamné à mort en octobre 2022. Après un nouveau procès, il a de nouveau été condamné à mort en février 2025.
Les autorités saoudiennes ont condamné à maintes reprises des membres de la minorité chiite à la peine de mort dans le but de faire taire la contestation dans la province de l’Est. Alors que la communauté chiite englobe entre 10 et 12 % de la population totale, elle représente environ 42 % (120 sur 286) de toutes les exécutions liées au « terrorisme » entre janvier 2014 et juin 2025.
En mai 2023, la Commission saoudienne des droits humains a affirmé dans une lettre à Amnesty International : « L’imposition de la peine de mort à des mineurs pour des infractions relevant du taazir a été complètement abolie ». Les infractions relevant du taazir [peine discrétionnaire], comme celles dont Jalal Labbad avait été déclaré coupable, ne sont pas passibles de la peine capitale selon la charia (loi islamique).
Merci à toutes les personnes qui ont envoyé des appels. L’exécution de Jalal Labbad souligne l’effet dévastateur du recours implacable des autorités saoudiennes à la peine de mort au mépris total d’une des interdictions les plus absolues de son utilisation : contre des personnes pour des crimes qu’elles auraient commis alors qu’elles étaient mineures.
Amnesty International continuera de faire campagne pour d’autres personnes condamnées à mort en Arabie saoudite alors qu’elles étaient mineures au moment des faits reprochés.