Écrire Des jeunes doivent être libérés

Trois jeunes – dont deux militants de la Lutte pour le changement (LUCHA) – placés en détention au secret après leur arrestation, se trouvent actuellement à la prison de Makala à Kinshasa, la capitale du pays. Ils sont accusés de « diffusion de rumeurs », « incitation à la désobéissance » et « atteinte à la sécurité nationale ».

Deux militants de la LUCHA, Bienvenu Matumo et Marcel Héritier Kambale Kapitene, ont disparu dans la matinée du 16 février 2016 à Kinshasa alors qu’ils s’étaient cachés dans un hôtel parce qu’ils étaient suivis. Lors de leurs derniers échanges avec leurs proches, ils ont indiqué avoir été appréhendés. Leur arrestation est survenue quelques heures avant la grève générale réclamée par les membres de l’opposition politique et de la société civile congolaises – et soutenue par la LUCHA – pour protester contre le retard pris dans l’organisation des élections générales qui doivent avoir lieu cette année.

La veille, les autorités ont appréhendé Victor Tesongo, qui aidait les deux militants à préparer des tracts pour la grève.

Les trois hommes ont d’abord été placés en détention au secret. Le 19 février, des agents des forces de sécurité les ont transférés vers le bureau du procureur dans le quartier de Gombe, à Kinshasa. Le lendemain, tous trois ont été amenés devant un magistrat pour être interrogés. Ils sont accusés de « diffusion de rumeurs », « incitation à la désobéissance » et « atteinte à la sécurité nationale ».

Le 23 février, ils ont été conduits à la prison de Makala, toujours dans la capitale.

Amnesty International craint que Bienvenu Matumo, Marcel Héritier Kambale Kapitene et Victor Tesongo aient été détenus au secret pendant plusieurs jours. Ceux-ci risquent d’être soumis à la torture ou d’autres mauvais traitements.

Joseph Kabila est devenu président de la RDC après l’assassinat de son père en 2001. Par la suite, il a remporté les élections présidentielles de 2006 et 2011. La Constitution de la RDC limite à deux le nombre de mandats présidentiels consécutifs. À l’approche des élections de novembre 2016, les personnes réclamant le départ de Joseph Kabila sont de plus en plus nombreuses tandis que le gouvernement tâche de les réduire au silence.

Le 16 février, plusieurs dirigeants de l’opposition et organisations de la société civile ont réclamé une grève générale (ou « opération ville morte ») – soutenue par la LUCHA – appelant la population à rester chez elle pour protester contre le retard pris dans l’organisation de ces élections.

La LUCHA est un mouvement de jeunes créé en 2012 à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu. Connue pour ses activités pacifiques, elle organise des sit-in, des manifestations et d’autres actions pour défendre les droits de ses membres et des autres Congolais. Par ailleurs, elle appelle sans relâche à respecter les délais d’organisation des élections et le nombre maximal de mandats présidentiels prévus par la Constitution.

Les autorités accusent la LUCHA d’être un groupe criminel cherchant à troubler l’ordre public. Au moins 19 de ses membres et sympathisants sont actuellement en détention.

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