Des policiers de l’État du Chhattisgarh, État du centre de l’Inde, se sont servis de matraques pour frapper un journaliste détenu, Santosh Yadav, et sept autres prisonniers, parce qu’ils protestaient contre la piètre qualité de la nourriture servie à la prison centrale de Jagdalpur. Les proches de Santosh Yadav affirment qu’ils n’ont pas été autorisés à le voir depuis cet incident.
Santosh Yadav et sept autres détenus ont été, selon les familles et les médias, frappés par des policiers de l’État, parce qu’ils avaient protesté le 2 novembre de manière pacifique contre la qualité de la nourriture servie à la prison. Le 3 novembre, les autorités de la police ont déposé une plainte contre Santosh Yadav et les sept personnes placées en détention provisoire qui ont également protesté, les accusant de plusieurs infractions, dont « émeute ».
Selon son frère, Jitender Yadav, la famille n’a appris que Santosh avait été frappé que le 4 novembre, lorsque celui-ci les a appelés depuis un hôpital.
Les autorités carcérales n’ont fourni aucun motif justifiant leur refus de laisser sa famille lui rendre visite. Amnesty International n’a pas pu entrer en contact avec les autorités de la prison. On ignore la gravité des blessures de Santosh Yadav.
Interpellé le 29 septembre 2015, Santosh Yadav est détenu notamment au titre de la Loi spéciale du Chhattisgarh relative à la sécurité publique et à la Loi relative à la prévention des activités illégales. Il semble qu’il soit pris pour cible en raison du travail qu’il a mené parmi les populations indigènes adivasis dans le district de Bastar, au Chhattisgarh, et que les accusations portées contre lui soient infondées.
Selon son avocat et sa famille, ce n’est pas la première fois que Santosh Yadav subit des mauvais traitements : en juin 2015, il avait été déshabillé et humilié par des policiers de l’État, et torturé le 30 septembre 2015. En août 2016, Santosh Yadav a déclaré à Amnesty International qu’il avait reçu des menaces de mort d’un codétenu.
L’État du Chhattisgarh a les prisons les plus surpeuplées d’Inde. En 2015, le taux d’occupation des prisons s’y élevait en moyenne à plus de 233 %. En 2015, l’auditeur national de l’Inde a indiqué que le gouvernement de l’État ne fournissait pas aux prisonniers l’accès à des installations sanitaires et à un environnement hygiénique.