Aux termes de la législation du Maroc, les relations sexuelles hors mariage constituent une infraction pénale. L’avortement est également interdit en toutes circonstances, sauf lorsque la santé de la femme enceinte est en danger et que son mari est d’accord. Cependant, au regard du droit international, les femmes ont droit à l’autonomie corporelle et personnelle, qui comprend la liberté de prendre leurs propres décisions en matière de sexualité et de procréation. La criminalisation de services de santé dont seules les femmes ont besoin, tels que l’avortement, représente une discrimination liée au genre.
Ce cas rappelle une nouvelle fois la nécessité urgente d’abroger les lois marocaines rendant les relations sexuelles hors mariage et l’avortement passibles de poursuites pénales. Ces dispositions portent atteinte aux droits des femmes, notamment aux droits à l’autonomie corporelle et personnelle, à l’absence de discrimination, au respect de la vie privée et à la santé.
Au Maroc, des journalistes et des défenseurs des droits humains sont passibles de peines de prison pour avoir exprimé leurs opinions de manière pacifique. Le ministère public utilise des chefs d’accusation disproportionnés et inappropriés liés à la sécurité en s’appuyant sur des articles de la législation antiterroriste et du Code pénal. Taoufik Bouachrine, rédacteur en chef d’Akhbar al Yaoum, le journal qui emploie Hajar Raissouni, a été condamné à 12 ans de prison à la suite d’accusations motivées par des considérations politiques en novembre 2018.