Lundi 26 septembre, à Mascate, en Oman, un tribunal de première instance a rendu sa décision concernant trois journalistes travaillant pour le quotidien Azamn. Deux d’entre eux ont été condamnés à trois ans de prison et le troisième à un an. Le tribunal a par ailleurs confirmé la décision du gouvernement de mettre immédiatement fin aux activités du journal.
Lundi 26 septembre, le tribunal de première instance de Mascate, la capitale omanaise, a condamné le rédacteur en chef d’Azamn, Ibrahim al Maamari et son rédacteur en chef adjoint, Youssef al Haj, à trois ans d’emprisonnement, après les avoir déclarés coupables d’« atteintes au prestige de l’État » et d’autres infractions en vertu de la loi sur la cybercriminalité et de la loi relative à la presse et aux publications.
Le tribunal a également condamné Zaher al Abri, un journaliste d’Azamn, à un an de prison pour « utilisation d’Internet à mauvais escient », en relation avec un tweet publié après l’arrestation de son collègue Ibrahim al Maamari. Ibrahim al Maamari et Youssef al Haj sont actuellement incarcérés, mais il ont la possibilité de demander une libération sous caution, moyennant le paiement de 50 000 rials omanais (130 000 dollars américains) chacun s’ils décident de faire appel contre ces décisions de justice. Le 27 septembre, les autorités les ont transférés à la prison centrale d’Oman, à Somail, près de Mascate. Zaher al Abri n’a pas encore entamé sa peine ; le montant de sa caution a été fixé à 5 000 rials (13 000 dollars). Le tribunal a par ailleurs confirmé l’ordre du gouvernement concernant la fermeture permanente du journal Azamn.
Ibrahim al Maamari a été arrêté par des représentants de l’État le 28 juillet, après la publication, le 26 juillet, d’un article accusant le président de la Cour suprême d’Oman et le président du Conseil judiciaire d’ingérence dans des procédures judiciaires au profit de personnalités influentes. Youssef al Haj a été appréhendé le 9 août après avoir publié une série d’articles s’appuyant sur les interviews exclusives du vice-président de la Cour suprême d’Oman, qui confirmait les allégations de corruption formulées dans l’article initial d’Ibrahim al Maamari. Le même jour, les autorités ont ordonné la fermeture du quotidien et de son site d’information en ligne. Zaher al Abri a été arrêté le 3 août après avoir tweeté au sujet de la détention d’Ibrahim al Maamari. Pour des raisons de santé, Youssef al Haj a été transféré à l’hôpital de la police omanaise, à Mascate, entre les 20 et 25 septembre, avant d’être renvoyé en prison.