Ildefonso Zamora a été arrêté le 20 novembre 2015, accusé d’avoir participé à un cambriolage le 11 juillet 2012 dans sa propre communauté de San Juan Atzingo, dans l’État de Mexico. Ces accusations sont fondées sur les déclarations de témoins, toutes presque identiques par leur contenu, y compris par le choix et l’ordre des mots utilisés, ce qui laisse penser qu’elles sont forgées de toutes pièces et pourraient être motivées par des considérations politiques. Les témoignages mentionnent même 12 des cambrioleurs présumés, dont Ildefonso Zamora, dans le même ordre. Ildefonso Zamora est en détention provisoire à Tenancingo, dans l’État de Mexico, depuis lors.
Il vient de la communauté indigène Tlahuica de San Juan Atzingo, à environ 80 kilomètres au sud de Mexico. Depuis les années 1990, il s’est opposé à l’exploitation forestière excessive près de sa communauté, menée par des habitants qui revendent ensuite le bois. En 2007, un groupe de bûcherons a tué le fils d’Ildefonso Zamora, Aldo. Deux d’entre eux ont été traduits en justice, les autres sont en fuite.
Les défenseurs des droits humains au Mexique font souvent face à des représailles en raison de leur travail légitime et sont notamment la cible de menaces, d’actes d’intimidation et de détentions arbitraires sur la base d’accusations forgées de toutes pièces. Les personnes les plus en danger travaillent généralement dans des communautés isolées ou rurales où les auteurs de tels actes agissent avec la complicité de responsables politiques locaux. Ces militants sont par ailleurs particulièrement exposés en raison des difficultés considérables qu’ils rencontrent pour demander de l’aide et se soutenir, du fait de la distance, des obstacles géographiques et des moyens de communication limités.
Pour ceux dont la sécurité physique est menacée, les autorités ont mis en place le Mécanisme fédéral de protection des défenseurs des droits humains et des journalistes. Cependant, dans la grande majorité des cas, la protection fournie par ce mécanisme reste inadaptée ou insuffisante pour les personnes qui en ont le plus besoin, en particulier les femmes défenseures des droits humains et les personnes vivant dans des communautés isolées ou rurales. Il manque de ressources politiques, financières et humaines, et la coordination n’est pas bonne entre les autorités aux différents niveaux. Pratiquement toutes les attaques contre les défenseurs des droits humains restent impunies.
Ildefonso Zamora est marié et a trois filles, deux fils et six petits-enfants. Ses proches lui rendent régulièrement visite en prison et sont le moteur principal de la campagne en faveur de sa libération. D’autres organisations de la société civile, telles que Greenpeace Mexique et le centre de défense des droits humains Miguel Agustín Pro Juárez, militent également pour le faire libérer.
Nom : Ildefonso Zamora
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